La réalité augmentée ne sert pas qu’à vous coller des oreilles de lapin et à vomir des arcs-en-ciel. Dans un communiqué diffusé aujourd’hui, Snapchat et son AR Studio ont officialisé une collaboration inédite avec le Musée du Louvre. Objectif : donner vie à certaines salles du département des Antiquités égyptiennes et à l’obélisque de la célèbre Cour Carrée grâce à la réalité augmentée.
Trois expériences immersives
Dans le dédale des 33 000 œuvres exposées au musée parisien, Snapchat et son expérience L’Égypte augmentée propose plusieurs QR codes, chacun dédié à une œuvre du département des antiquités égyptiennes. En scannant l’un d’entre eux depuis un appareil photo ou directement dans l’application, les visiteurs du musée peuvent découvrir l’exposition d’un œil neuf. À travers l’écran, le Naos d’Amasis retrouve ses bas-reliefs et sa statuette d’Osiris, tandis que la Chambre des Ancêtres se pare de ses couleurs originelles, rendant hommage aux dynasties de rois qui ont précédé le pharaon Thoutmosis III sur le trône d’Égypte. Enfin, le Zodiaque de Dendéra se dévoile en trois dimensions.
En plus de prendre vie sous l’œil des visiteurs, chaque œuvre s’accompagne d’un cartel explicatif pour contextualiser et approfondir la visite. “Cette percée numérique a toute sa place au Louvre“, nous détaille Stéphanie Hussonnois-Bahayati, directrice des relations extérieures du musée. “Elle illustre encore une fois à quel point l’Égypte ancienne fascine les civilisations qui l’ont précédé, et notamment la nôtre“. Un joli cadeau pour les égyptophiles, né à l’occasion du bicentenaire du déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion l’année dernière.
Enfin, à l’extérieur du musée sur la Cour Carrée, c’est l’obélisque de la place de la Concorde — initialement souhaitée au Louvre par Jean-François Champollion — qui prend vie. Pour tous les autres, une face Lens est aussi accessible à tout le monde, sans nécessiter d’être physiquement présent au Musée du Louvre. Un moyen pour Donatien Bozon, Directeur du AR Studio Snapchat “d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur l’art égyptien, en donnant envie au grand public d’en savoir plus“.
Ouvrir une fenêtre sur la culture
Pas question en revanche de remplacer l’expérience muséale, rassure Donatien Bozon. “On a passé beaucoup de temps à observer les visiteurs dans les couloirs du musée, et on s’est rendu compte que beaucoup étaient déjà sur leurs smartphones. Avec cette expérience, on ne change pas les habitudes, mais on fait en sorte que la réalité augmentée apporte quelque chose de plus à la visite“.
Qui dit expérience AR dit aussi Wi-Fi. Et justement, le défi a été de taille pour un musée centenaire aux murs épais, dans lequel accéder à Internet relève parfois de la mission impossible. “On est un monument classé“, nous explique Stéphanie Hussonnois-Bahayati. “Le moindre fil tendu, la moindre plinthe percée doivent être soumis à validation. Mais le déploiement du Wi-Fi est en cours, c’est quelque chose sur lequel on travaille“. Dans les salles concernées, un routeur Wi-Fi a été installé pour permettre une immersion optimale.
Quant au choix des œuvres concernées, rien n’a été laissé au hasard : “On aurait pu prendre des œuvres plus impressionnantes, reconnait Stéphanie Hussonnois-Bahayati, mais ce n’était pas le but. Notre objectif, c’était de jouer le rôle de révélateur, de donner à voir et à comprendre des œuvres complexes. Nous espérons évidemment que ce n’est que le début“.
Accessible dès ce 18 octobre 2023, l’expérience Égypte augmentée devrait faire le bonheur des visiteurs du Musée du Louvre pendant un an.
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