Les médecins savent depuis plusieurs années construire des prothèses de main bionique pour remplacer des membres manquants. Mais ces dernières sont généralement assez limitées. Elles se fixent en compressant le moignon, créant des douleurs plus ou moins supportables.
Mais selon des chercheurs australiens, suédois et italiens, une autre voie est possible. Ils ont en effet mis au point une nouvelle technique de fabrication de la prothèse, la rendant beaucoup moins douloureuse et plus précise. Ils viennent de publier un article pour expliquer cette nouvelle technologie dans la revue Science Robotics.
Une première patiente
En plus d’être une théorie intéressante, cette nouvelle conception de prothèse a fait ses preuves sur des vrais patients. Ainsi, depuis trois ans, une Suédoise nommée Karin utilise sa main bionique. Cette candidate a testé le prototype lors de sa conception et l’a jugé parfaitement fonctionnel au cours des différentes activités de la journée.
Interrogée depuis la publication de cet article par plusieurs médias nationaux, elle a expliqué que les douleurs fantômes l’ont longtemps empêchée de porter des prothèses. Grâce à cette nouvelle conception les douleurs ont disparu et Karin a retrouvé une grande mobilité. La prothèse offrant une certaine fluidité dans les mouvements. Elle peut également déplacer ses doigts bioniques avec beaucoup de précision, ce qui lui permet de pincer des objets difficiles à attraper comme des châtaignes ou des noisettes.
Une conception osseuse
Le secret derrière la conception de cette nouvelle prothèse repose sur la façon dont elle est raccrochée au corps humain. En effet les scientifiques n’ont pas cherché à la « coller » au moignon comme c’était le cas durant des années. Il était préférable de construire des « bases » directement liées aux os et aux nerfs.
Grâce à cette conception unique au monde, la prothèse est utilisable sans douleur avec plus de précision et de fluidité dans les gestes. Concrètement la prothèse tient au bras grâce à deux tiges en titane implantées dans le radius et le cubitus du patient. Grâce à des électrodes le long du bras, les scientifiques expliquent être capables de fournir une « simulation de retour sensoriel ».
Ainsi l’utilisateur de la prothèse a vraiment l’impression de « toucher » quelque chose du bout du doigt. Une vraie révolution pour des millions de personnes à travers le monde. Selon une étude de l’INSEE réalisée en 2007, c’est 24 % des plus de 15 ans en France qui seraient touchés par un handicap. Parmi eux, les personnes ayant perdu (ou étant née sans) la main sont très nombreuses. Ils attendent que la science puisse les aider à vivre malgré leur situation.
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