La famille de l’astrophysicien franco-canadien Hubert Reeves vient d’annoncer sa mort, ce vendredi 13 octobre, à l’âge de 91 ans. Il laisse derrière lui un héritage scientifique colossal, aussi bien dans la sphère académique qu’auprès du grand public.
Reeves est né au Québec le 13 juillet 1932. En 1953, il a obtenu son premier diplôme de physique à l’Université de Montréal, où il a enseigné pendant quatre ans. Il a aussi été l’un des conseillers de la NASA avant de partir pour la France. Il y a été naturalisé, et est devenu le Directeur de la Recherche au prestigieux Centre National pour la Recherche Scientifique (CNRS).
À ce poste, il a été l’instigateur de très nombreux travaux qui ont bouleversé notre compréhension du cosmos. Il a notamment apporté d’immenses contributions aux recherches sur l’origine et l’évolution de l’Univers, notamment à travers ses travaux sur la théorie du Big Bang. Ce n’est pas exagéré de dire que Reeves a joué un rôle crucial dans l’avancement de notre compréhension de l’univers primitif, et des processus qui l’ont façonné.
Il s’est aussi illustré avec ses travaux sur les supernovas, ces explosions cataclysmiques qui surviennent à la fin de la vie de certaines étoiles. Une grande partie des modèles actuels qui décrivent le cycle de vie des étoiles sont directement basés sur les travaux de Reeves.
Il a aussi contribué à la cosmologie de grande échelle en explorant des sujets tels que la matière noire, qui occupe toujours une place prépondérante dans de nombreux modèles aujourd’hui.
Un vulgarisateur de génie
Mais s’il était aussi respecté et apprécié, ce n’était pas seulement pour ses travaux historiques ; c’était aussi pour son humilité, sa bienveillance, et son sens aigu du partage. Hubert Reeves, c’était un peu notre Carl Sagan à nous ; il n’avait pas son pareil pour raconter l’Univers qu’il aimait tant à son public.
C’était un vulgarisateur de génie qui a su mettre des étoiles dans les yeux de ses contemporains, à travers ses nombreux ouvrages, ses conférences et ses interventions à la télévision. Lui qui aimait comparer les humains à de la « poussière d’étoiles » disposait d’un vrai don pour rendre sa passion contagieuse, et il ne fait aucun doute qu’il a suscité de très nombreuses vocations.
Profondément impliqué dans la société
À travers ses contributions scientifiques de premier plan et son amour pour la vulgarisation, il a acquis un profond respect parmi ses pairs. En 2019, sa carrière a été couronnée du Prix Jules Janssen, la plus haute distinction de la Société astronomique de France. Entre-temps, il a été nommé Chevalier de l’Ordre du Mérite dès 1976, puis Chevalier, Officier et enfin Commandeur de la Légion d’honneur entre 1986 et 2003.
Cette réputation, Reeves l’a aussi mise à profit pour défendre des causes importantes. Il avait peut-être la tête dans les étoiles, mais gardait les pieds fermement ancrés sur Terre. Par exemple, il a toujours mis en avant l’importance de l’éducation scientifique. Il était aussi très impliqué dans la communication sur l’environnement. Il a multiplié les interventions pour sensibiliser le public aux problèmes écologiques de notre ère, et n’a cessé de souligner l’importance de la préservation de notre Terre.
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Un grand homme qui lui ne disait jamais de conneries par rapport à d’autres scientifiques !
Reposez en paix Monsieur Hubert Reeves, parmi les poussières d’étoiles qui vous ont tant inspiré.
Merci pour vos ouvrages que je relirai toujours avec plaisir.