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OSIRIS-REx : les premiers résultats sont là, et les chercheurs jubilent

La NASA a identifié de l’eau et des composés organiques dans le matériel que la sonde a rapporté de Bennu. Une découverte qui confirme l’intérêt scientifique énorme de ce petit astéroïde.

Depuis que la capsule d’OSIRIS-REx est rentrée de son voyage vers Bennu, le 25 septembre dernier, la NASA s’affaire à en extraire les échantillons avec autant de minutie que possible. La première vague d’analyses a été conclue ce mercredi 11 octobre, et les résultats sont prometteurs : l’astéroïde contient de l’eau ainsi que des composés organiques, c’est-à-dire à base de carbone.

Les premières bribes d’informations sont arrivées la semaine dernière, avec un peu de retard. En effet, la sonde a tellement bien travaillé qu’elle a ramené beaucoup plus de matériel que prévu. Son objectif initial était de rapatrier environ 60 grammes de roche et de poussière ; mais selon les premières estimations, ce paquet cadeau en contenait environ quatre fois plus que prévu ! La chambre de collecte principale avait carrément débordé.

Deux briques fondamentales de la vie

Ce constat a légèrement ralenti le démontage. Dans la salle blanche spécialisée construite pour l’occasion, les experts du célèbre centre Johnson ont mis plus de temps que prévu à retirer les premiers éléments de la capsule. Ils ne voulaient pas perdre la moindre particule de ce précieux butin. « Nous avions des chercheurs et des ingénieurs qui ont travaillé côte à côte pendant des années pour développer des boîtes à gants spécialisées, et d’autres outils pour garder le matériel en parfait état », explique Vanessa Wyche, directrice du centre.

Mais tout vient à point à qui sait attendre. Après ce démontage qui a traîné en longueur, les chercheurs ont enfin pu attaquer les analyses préliminaires. L’objectif de cette première phase, c’est de procéder à des tests relativement généralistes qui vont conditionner les prochaines analyses plus poussées.

Les échantillons ont notamment été passés au scanner infrarouge, et c’est cet instrument qui a produit les premiers résultats intéressants en identifiant de l’eau et une ribambelle de composés organiques. C’est une excellente nouvelle, car il s’agit des deux clés de voûte de la biologie terrestre. Ce résultat confirme donc l’intérêt scientifique de Bennu. La NASA ne s’est pas trompée en jetant son dévolu sur ce petit astéroïde.

En effet, de nombreux spécialistes estiment que les astéroïdes riches en carbone pourraient avoir joué un rôle déterminant dans notre histoire. Selon certaines théories, ce sont eux qui ont ensemencé la Terre avec ces précurseurs de la vie telle qu’on la connaît. Ils se seraient ensuite recombinés pour faire émerger l’incroyable biodiversité de notre planète.

« Démêler les mystères de notre héritage cosmique »

Désormais, la priorité va être de conduire des analyses plus poussées. Pour commencer, il faudra déterminer la nature exacte de cette matière carbonée — mais il ne s’agit que de la première pièce du puzzle. « Ce butin riche en carbone et cette abondance d’eau ne sont que la partie émergée de l’iceberg », indique Dante Lauretta, responsable de l’équipe d’analyse.

Il va toutefois falloir faire preuve de patience, car la NASA ne compte pas lésiner sur les moyens pour tirer les vers du nez à l’astéroïde. Son programme d’analyse va durer environ deux ans, et l’agence ne sera pas la seule à travailler dessus. En parallèle, environ 200 échantillons vont être adressés à diverses institutions de recherche prestigieuses.

Chacune va avoir l’occasion de décortiquer cette relique à sa manière. En effet, Bennu est un vestige des origines de notre système solaire; il s’est formé à la même période que les planètes qui entourent notre étoile – à commencer par la Terre. À travers ce grand effort collaboratif, les chercheurs pourront commencer à remonter un grand fil d’Ariane cosmique qui, avec un peu de chance, va les guider vers les origines de notre monde.

« En plongeant dans les secrets emprisonnés dans la roche et la poussière, nous déverrouillons une vraie capsule temporelle qui nous offre des informations déterminantes sur les origines du système solaire », se réjouit Lauretta. « À chaque révélation de Bennu, nous serons plus à même de démêler les mystères de notre héritage cosmique. »

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Source : NASA

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