Le vote était attendu hier à l’Assemblée nationale, pour débattre d’une possible levée de l’anonymat sur les réseaux sociaux. Le suspens n’a finalement pas duré, puisque le sujet a finalement été retiré du projet de loi numérique. Les défenseurs des libertés et le gouvernement étaient unanimement opposés à la mesure, qu’ils jugeaient contraire à la Constitution européenne. Malgré le soutien d’une partie de la majorité, c’est finalement l’exécutif qui a eu le dernier mot, mettant fin à des mois de débats controversés.
La fin de l’anonymat, pour quoi faire ?
Dans son projet d’amendement, le groupe de députés Renaissance avait surtout pour objectif de pousser à une prise de conscience collective. L’idée était davantage de provoquer une autocensure naturelle que de réellement mettre fin à l’anonymat sur le web. Dans le détail du texte, on comprenait d’ailleurs bien vite qu’il n’était pas question de lever le pseudonymat, mais de faciliter les enquêtes en cas de procédure judiciaire.
Concrètement, chaque création de compte sur un réseau social aurait nécessité la présentation d’un document d’identité officiel, par l’intermédiaire d’un tiers public ou privé. L’idée était de créer un identifiant numérique anonyme (à l’image d’une plaque d’immatriculation), qui serait consultable et exploitable seulement par les forces de l’ordre en cas d’enquête officielle. Objectif : conserver le pseudonymat sur les réseaux sociaux, tout en conservant une porte dérobée pour donner accès à l’identité réelle d’un internaute qui se rendrait coupable de comportements répréhensibles.
Le député Renaissance Paul Midy, bien que soutenu par d’autres membres de la majorité, a finalement décidé de couper l’herbe sous le pied de ses détracteurs, en retirant ses amendements du vote final du projet de loi en première lecture. Une victoire pour beaucoup, y compris au gouvernement où le texte était perçu comme une atteinte grave à la vie privée.
Une autre mesure forte adoptée
Si l’anonymat sur les réseaux sociaux a encore de beaux jours devant lui, les élus du Palais Bourbon ont adopté une autre proposition d’amendement portée par Paul Midy, visant à garantir que 100% des Français et des Françaises pourront avoir accès à une identité numérique gratuite d’ici l’année 2027. Un moyen espère le député de l’Essonne, de faciliter et de sécuriser les démarches administratives en ligne tout en s’imposant comme une étape nécessaire à la transition numérique.
En parallèle, l’Assemblée nationale s’est aussi attaquée à un autre sujet épineux : celui de la mise en place d’une formation obligatoire sur le numérique, pour les élèves de sixième. Cette dernière prendra la forme d’une certification officielle, la Pix, et devrait être mise en place dès la rentrée 2024. Si la mesure a pour objectif de renforcer la sécurité en ligne et la compréhension des enjeux numériques dès le plus jeune âge, espérons seulement qu’elle sera correctement appliquée. Rappelons à titre de comparaison que seuls 15% des élèves assistent aux trois cours obligatoires d’éducation à la vie affective et sexuelle au cours de leur scolarité, alors même que celle-ci a été votée depuis le début des années 2000.
De manière générale, ce projet d’encadrement légal autour de la protection et de l’éducation au numérique promet de faire parler de lui encore longtemps. L’accessibilité des plus jeunes aux sites pornographiques est un sujet qui cristallise encore bon nombre de tensions, et qui est loin d’avoir été réglé malgré l’accélération des débats au début de l’été. Parmi les autres thématiques brûlantes qui devront être mises sur la table, l’arrivée du filtre anti-arnaque est, elle aussi, très attendue en France.
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Ca tombe bien, il n’y en a pas dans le sens où ils l’entendent.
Leur logique c’est t’es anonyme parce que tu saisie pas ton vrai nom et une adresse mail bidon et voilà je suis caché, voir je suis encore plus caché en passant par un VPN^^
A mon avis ils ont surtout abandonné parce que les réseaux sociaux leurs ont dit niet…
La blague, pas folle la guêpe. Il est de notoriété publique que certains de nos députés ne sont pas très clean et préfèrent bien évidemment garder leur anonymat lorsqu’ils visitent certains sites douteux.
Pourtant cette loi n’aurait pas fait de mal et aurait permis de foutre un bon coup de pied dans la fourmilière qu’est le milieu d’extrême droite et leurs usines à troll et autres multicomptes.
J’aime bien le Zorky qui parlent d’extrême droite en omettant l’extrême gauche… Tous les extrêmes sont mauvais, et tu te doutes bien que le harcèlement, les insultes, le racisme, le revanche-porn, et tous les délits potentiels ne se cantonnent pas qu’à une partie de la population, c’est tout le monde qui est concerné. Et je doute que les rats de quartier qui deale, frappent, tuent, menacent et harcèlent sont des racistes d’extrême-droite, c’est même les premiers visés par ces derniers, donc si tu les inclus pas dans l’équation c’est facile de deviner dans quel camp tu es…
Mais effectivement, pour une fois qu’ils essayent une idée qui peut vraiment changer les choses ils font machine arrière pour des prétextes bidons : où est l’atteinte aux libertés ? Tout le monde pourrait continuer de s’exprimer librement tant que l’on ne tombe pas dans le délit ou le crime… comme dans la vraie vie quoi.
Ça montre encore une fois que les politiques sont pourris jusqu’à la moelle et n’iront jamais au bout de leurs idées puisque ça ne va pas dans leur intérêt. Et merci l’Europe au passage, ils nous brident sur tout, c’est hallucinant comme ils tiennent tous les pays membres en laisse.
Mais alors… Marcher dans la rue le visage visible (sans masque donc), dire bonjour à un passant, ronchonner sur une voiture qui roule dans une flaque, me montrer et montrer mes actions quoi….. Ce serait une atteinte à ma vie privée ? Ca me prive de liberté ?
Bah plus j’avance en âge et moins je comprends…
Avant on disait : “prendre ses responsabilités”.
Maintenant on fait tout par derrière (j’en vois qui rigolent, chuuut).
Ah il y a peut-être un effet similaire avec la vie dans une petite où tout le monde se connait, qu’on quitte pour aller vivre dans une énorme ville où tout le monde est anonyme, ce qui procure ce sentiment de liberté ? Oui mais on n’y devient pas irresponsable malgré tout…
@Sando : si tu veux faire une comparaison avec la vie réelle, compare plutôt avec ceci : “Je marche dans la rue le visage visible et toutes mes actions sont filmées et stockées nominativement”. Par contre, la comparaison avec le village où tout le monde se connait est aussi approchante.
Parce qu’au final, c’est ce qui se passerait avec une levée officielle de l’anonymat. Et il suffit d’un petit hacker pour que tout votre historique de comptes à droite à gauche soit connu de tous 😉