Le Mont Blanc est souvent présenté comme le toit de l’Europe. À plus de 4800 mètres d’altitude, le sommet du Mont Blanc est un vrai défi pour tous sportifs et chaque année ce sont 20 000 personnes qui tentent l’ascension. Mais tous n’arrivent pas exactement au même endroit. En effet le sommet de la montagne bouge avec le temps.
Afin de mesurer ces déplacements des “neiges éternelles” au sommet du Mont Blanc, des équipes de géologues spécialisés montent tous les deux ans au sommet. Ils viennent de livrer leurs résultats pour cette année 2023. Lors de la précédente mesure en 2021, le Mont Blanc avait été estimé à 4 807,81 mètres. Mais en 24 mois les choses ont radicalement changé.
En effet la plus haute montagne d’Europe de l’Ouest a perdu plus de deux mètres. La dernière mesure chiffre sur 4 805,59 mètres. Un record anormalement bas pour le Mont Blanc. Au cours des 20 dernières années, aucune mesure n’avait encore été faite sous les 4806 mètres.
Des variations de taille “normales”
Mais selon les géologues, ces changements dans les mesures du Mont Blanc sont tout à fait normaux. Comme ils l’avaient déjà expliqué en 2021, le véritable sommet du Mont Blanc est à 4792 mètres. À cette altitude la roche laisse la place à la glace et à la neige. Sur plus de 10 mètres cette dernière recouvre le sommet et lui fait prendre de la hauteur.
Or la glace évolue avec le temps et les années. Elle fond plus ou moins et se déplace autour du sommet rocheux. Selon Jean des Garets, président de la chambre départementale des géomètres-experts de la Haute-Savoie cette mesure n’est pas historique ou anormale. Il y a déjà eu des écarts significatifs par rapport à une “tangente” autour des 4808 mètres. Cette baisse d’altitude n’est qu’une traduction des conditions météorologie au sommet. En fonction du vent, des précipitations, le sommet peut gagner ou perdre en hauteur.
Comment expliquer cette baisse de deux mètres ?
Comme l’explique le groupe des géomètres-experts leur mesure est assez logique au vu des conditions ces derniers mois. Si l’impact de la pollution humaine sur les évolutions de la taille du Mont Blanc n’est aujourd’hui pas prouvé, le conseil des géomètres-experts demande à ce que les “climatologues, glaciologues et autres scientifiques exploitent les données recueillies pour avancer toutes les hypothèses expliquant ce phénomène.”
Pour Denis Borel, membre de l’équipe de géologue parti en expédition sur le Mont Blanc, il ne faut pas “tirer des conclusions hâtives” pour expliquer cette baisse d’altitude. Ces mesures ne sont aujourd’hui que des “constats” et leur travail en tant que géologue s’en tient à cela. Si les évolutions des neiges éternelles au sommet du Mont Blanc ne sont, pour l’heure, pas directement liées au changement climatique, l’ensemble du massif alpin est lui touché de plein fouet par ce réchauffement.
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