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Alexa écoute les conversations pour entraîner son modèle de langage

Alexa va gagner en intelligence grâce à l’injection massive d’IA générative… mais aussi en analysant nos conversations. Ce qui n’est pas sans soulever une fois de plus la question de la confidentialité des données.

Pour faire entrer Alexa dans le nouveau monde de l’intelligence artificielle générative, Amazon a développé un grand modèle de langage (LLM) baptisé AlexaLLM. Grâce à ce modèle, l’assistant améliore ses capacités et est en mesure de personnaliser l’expérience utilisateur : Alexa peut ainsi se rappeler du contexte au fil des conversations, à l’instar des interactions humaines. Dave Limp, vice-président « Appareils et services » chez Amazon a expliqué que cette intégration — la plus importante d’un grand modèle linguistique au sein d’un assistant — permettra à Alexa de fournir des services en temps réel sur de nombreux types d’appareils.

La question de la confidentialité

Alexa est également doté de nouvelles fonctionnalités. Par exemple, la fonction « Alexa, discutons » promet des conversations prolongées avec l’assistant sans avoir à répéter le mot d’activation. La fonction Visual ID permet aux utilisateurs d’activer Alexa simplement en faisant face à leur écran intelligent, là aussi sans prononcer de mot clé.

L’amélioration de l’intelligence artificielle d’Alexa soulève toutefois des questions sur la gestion des données. Amazon a indiqué que certaines interactions vocales des utilisateurs avec Alexa serviraient à former le modèle AlexaLLM. John Davisson, directeur des litiges au Electronic Privacy Information Center, a ainsi mis en garde contre la volonté d’Amazon de conserver et d’exploiter des données vocales pour de brumeuses « améliorations de produit ».

« Nous ne devrions pas accepter qu’Amazon ait besoin de conserver ces données pour l’amélioration du produit, et les consommateurs ne comprennent souvent pas ce que cela signifie », déplore-t-il auprès de NBC. Il a notamment insisté sur le fait que les consommateurs doivent donner leur consentement explicite pour rejoindre ces programmes, plutôt que d’être inscrits par défaut.

Amazon a beau assurer que les clients peuvent toujours accéder à des outils de contrôle de confidentialité, l’entreprise a déjà eu à faire avec des problèmes liés à la protection des données. En mai dernier, la FTC (le régulateur américain de la concurrence) a accusé Amazon d’empêcher les parents de demander la suppression de données relatives à leurs enfants. L’agence a également accusé Amazon de mauvaise utilisation des données utilisateurs avec des tiers.

L’usage des voix d’enfants pour former le modèle AlexaLLM pourrait avoir des conséquences fâcheuses, notamment en ce qui concerne les biais politiques, l’exactitude des faits, et des comportements imprévus du modèle. Un porte-parole d’Amazon a cependant précisé que lorsque le profil vocal d’un enfant est reconnu, certaines fonctionnalités, comme « Alexa, discutons », ne seront pas disponibles.

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Source : NBC

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