Sex Education tire sa révérence. La saison 4 de la série créée par Laurie Nunn sera aussi la dernière. Forcément, il fallait mettre les petits plats dans les grands. Après un guide d’éducation à la sexualité publié à la sortie de la saison 2, Netflix France frappe fort. Cette année, c’est avec le planning familial que le géant de la SVOD a noué un partenariat. En parallèle de la diffusion débutée ce 21 septembre 2023, c’est une étonnante campagne d’affichage qui a fleuri un peu partout dans les villes de France.
Du 20 au 26 septembre, retrouvez dans vos villes, nos affiches en collaboration avec Sex Education et @NetflixFR, dévoilant les VRAIES questions que la jeunesse se pose. Prenez-les en photo !
C'est la dernière saison de Sex Education, mais l'éducation à la sexualité continue! pic.twitter.com/4QOnTzDwyR— Le Planning Familial (@leplanning) September 20, 2023
Répondre aux questions des ados
Incarnée par Emma Mackey, Asa Butterfield et Ncuti Gatwa, la série s’attèle depuis 2019 à aiguiller des adolescents et des adolescentes en proie à des questionnements existentiels ou plus sérieux sur la sexualité. Avant la fermeture définitive du cabinet de sexologie improvisé par les personnages, Netflix a décidé de briser le quatrième mur. En s’associant avec le planning familial, la plateforme s’adresse aussi aux ados de la vraie vie, en éclairant leur lanterne sur l’orientation sexuelle, les préliminaires et le consentement.
A travers une série de cinq affiches publiées dans toute la France, Netflix questionne : “Comment je sais si j’aime les filles ou les garçons ?”, “les préliminaires, c’est du sexe ?”, “Mon test de grossesse est positif, je fais quoi ?”, “Tout le monde l’a fait sauf moi, je suis bizarre ?”. Autant de questions que se posent les protagonistes de la série, mais qui font aussi écho aux interrogations des adolescents et des adolescentes.
Grâce à cette campagne, assortie d’un numéro vert dédié anonyme et gratuit, qui permet d’aborder depuis 2015 toutes sortes de questions sur la sexualité, la contraception et l’avortement, le planning familial est clair : “c’est la dernière saison, mais l’éducation sexuelle continue“. En saluant une série “inclusive”, qui s’est imposée depuis quelques années comme “un support intéressant (…) une source d’information, un objet de débats, de réflexions, d’échanges” face à nos confrères de Libération, Sarah Durocher, présidente du planning, salue une initiative cohérente, mais surtout nécessaire.
Pallier le manque d’éducation à la sexualité
Cette hotline Sex Education a le mérite de contenter tout le monde. En France, elle offre à la série une légitimité et une visibilité supplémentaire. Du côté du planning familial, elle permet de pallier le cruel manque d’éducation à la sexualité, en participant à “l’edutainment”, ce concept sociologique qui estime que les discours éducatifs sont mieux assimilés par le grand public lorsqu’ils sont véhiculés par des séries ou des œuvres de fiction. “On a un manque criant de moyens pour diffuser le numéro vert, on demande une campagne nationale sur ce numéro depuis des années sans l’obtenir. Cette campagne est une belle opportunité pour le faire connaître. On a envie qu’encore plus de jeunes osent nous appeler“, déplore Sarah Durocher.
Il faut dire que du côté des services publics, l’éducation sexuelle joue les mauvais élèves. Vingt ans après l’entrée en vigueur d’une loi réclamant trois cours d’éducation à la vie affective et sexuelle par an dans les collèges et les lycées, un audit publié en 2021 témoignait de l’application bancale (parfois inexistante) du dispositif. Par manque de temps ou de moyens, seuls 15 % des élèves bénéficient actuellement des trois séances obligatoires.
Les plateformes privées existent, à l’image de Sylex, une application dédiée aux adolescents et aux jeunes adultes récemment reconnue entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Toutefois, elles restent payantes. La diffusion de Sex Education prouve une nouvelle fois qu’il est urgent de déconstruire les tabous autour de la sexualité, y compris chez les plus jeunes. Pour s’assurer une visibilité encore plus importante, la série a fait appel à plusieurs créateurs et créatrices de contenu qui appuieront leur propos dans une campagne diffusée dans les jours à venir.
Pour poser vos questions au planning familial de manière gratuite et anonyme, vous pouvez composer le numéro vert dédié : 0 800 08 11 11.
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