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OSIRIS-REx : retour réussi pour les échantillons de l’astéroïde Bennu

La capsule d’OSIRIS-REx a atteri avec succès dans le désert de l’Utah, et sa précieuse cargaison va désormais prendre la route du prestigieux Johnson Space Center.

Ça y est : après un voyage de sept ans et 6,4 milliards de kilomètres en direction de l’astéroïde Bennu, la sonde OSIRIS-REx — ou plutôt sa capsule — est enfin rentrée au bercail. À son bord : 250 grammes de précieux matériel chargé d’informations sur les origines du système solaire et de la vie.

C’est une grande première pour la NASA, qui n’avait jamais entrepris une telle mission auparavant. Jusqu’à hier, seules les sondes japonaises Hayabusa 1 et 2 avaient réussi à rapporter du matériel prélevé sur un astéroïde. Il s’agissait respectivement d’Itokawa en 2010 et de Ryugu en 2020.

Après avoir inspecté l’engin visuellement, les équipes au sol ont pu confirmer que la capsule ne souffrait d’aucun dégât apparent. Elle a ensuite été emportée par hélicoptère dans une salle blanche mobile située non loin du site d’atterrissage. Une fois à l’intérieur, le cœur de la capsule a été ouvert pour en extraire le butin récolté sur Bennu.

La capsule d'OSIRIS-REx après l'ouverture
La capsule d’OSIRIS-REx après l’ouverture dans la salle blanche temporaire. © NASA

Prochain arrêt : le Johnson Space Center

Tout ce matériel a été soigneusement reconditionné avant de partir pour sa prochaine destination. Il va prendre la route du légendaire Johnson Space Center (JSC) de la NASA, au Texas. En revanche, il ne sera pas ouvert dans la fameuse salle blanche qui a vu passer tous les échantillons lunaires du programme Apollo.

À la place, il sera adressé aux locaux flambants neufs de la division Recherche en Astromatériaux et en Science de l’Exploration. Une fois sur place, les 250 grammes de roche et la poussière vont être soigneusement détaillés par les troupes du JSC. La NASA va en conserver 175 grammes, soit 70 %, qui seront analysés directement sur place sur les prochaines années. Un peu plus de 10 grammes seront adressés à ses principaux partenaires, à savoir les agences spatiales canadiennes et japonaises. Le reste (environ 25 %, soit un peu plus de 60 g) sera ensuite divisé en plus de 200 petits échantillons qui seront envoyés à 35 laboratoires de pointe.

Tous ces acteurs sont sans doute très excités à l’idée de recevoir ce paquet cadeau issu des confins de l’espace. En effet, Bennu est un astéroïde carboné de type C qui s’est formé à peu près au même moment que notre système solaire, il y a environ 4,6 milliards d’années. Il est resté presque inchangé depuis.

Cela signifie que contrairement aux météorites qui sont généralement contaminées par leur passage dans l’atmosphère, il s’agit d’une relique particulièrement authentique du passé de notre voisinage cosmique. La NASA s’attend notamment à ce que ce caillou riche en carbone contienne des composés organiques aussi anciens que la Terre elle-même. Les chercheurs espèrent en extraire des informations importantes sur l’histoire du système solaire et de notre planète, ainsi que sur les origines de la vie telle qu’on la connaît.

La recherche sur les astéroïdes bat son plein

Pendant ce temps, OSIRIS-REx — ou plutôt, OSIRIS-ARES, puisqu’elle a été officiellement rebaptisée à la séparation de la capsule — va continuer son aventure. Au lieu de revenir brûler dans l’atmosphère, elle a été redirigée vers Apophis, un autre astéroïde qui fait partie des cibles privilégiées de la NASA. Elle devrait l’atteindre à l’horizon 2029.

Mais les chasseurs d’astéroïdes n’auront pas à attendre jusque-là pour se mettre quelque chose sous la dent. En effet, la NASA attribue des ressources considérables à l’étude des astéroïdes en ce moment. D’autres grandes échéances sont prévues entre-temps. On peut citer la mission DART qui a eu lieu l’année dernière. Les données sont toujours en train d’être analysées et pourraient encore réserver de belles surprises.

Il y a aussi Psyche, qui partira dans quelques semaines. L’objectif de cette mission est de visiter l’objet du même nom, un gros astéroïde métallique d’environ 280 x 240 km qui pourrait cacher des informations sur le cœur de la Terre. Mais l’échéance la plus attendue est certainement l’arrivée de la sonde Lucy, qui est partie à la rencontre des astéroïdes troyens de Jupiter. Elle va approcher son premier astéroïde en novembre prochain, et les astronomes trépignent déjà d’impatience. Tout un programme !

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Source : NASA

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