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Les “aliens” présentés au Mexique ne présentent « aucune preuve de manipulation »

Les deux « corps non humains » présentés au Mexique la semaine dernière ne présenteraient aucune preuve de manipulation frauduleuse… mais il va en falloir beaucoup plus pour convaincre la sphère scientifique.

La semaine dernière, le sulfureux chasseur d’extraterrestres Jaime Maussan a défrayé la chronique en exhibant deux curieux spécimens momifiés devant le Congrès mexicain. Certains ont interprété la découverte de ces « corps non -humains » comme une preuve indiscutable de l’existence des extraterrestres.

Mais dans la sphère académique, le ton était radicalement différent. De nombreux spécialistes sont montés au créneau pour dénoncer un canular. L’histoire du très controversé Maussan présentait de nombreuses zones d’ombre, et par le passé, il avait déjà émis des affirmations similaires qui avaient été réfutées par la suite.

L’intégrité du squelette confirmée…

Depuis, des spécialistes ont commencé à conduire des tests pour déterminer l’authenticité des spécimens. Dimanche 17 septembre, ils ont été soumis à plusieurs examens dont l’objectif était d’étudier la structure squelettique des deux corps… et selon les médecins, les os ne présentaient aucune trace de manipulation.

Jose de Jesus Zalce Benitez, le directeur de l’Institut Scientifique pour la Santé de la marine mexicaine, explique que ses équipes ont pratiqué trois tests différents. Les corps ont subi un examen aux rayons X, une tomodensitométrie et une fluoroscopie. L’objectif était à chaque fois le même : rechercher des traces de fractures ou d’autres éléments qui pourraient indiquer une manipulation frauduleuse.

C’est une précaution indispensable dans ce contexte. En effet, il est déjà arrivé que certains “découvreurs” présentent des spécimens exotiques qui étaient en fait des assemblages frauduleux réalisés à partir d’ossements d’espèces différentes.

Mais selon les spécialistes mexicains, ce n’est pas le cas cette fois-ci. « Nous avons pu déterminer qu’il s’agissait effectivement de squelettes uniques qui n’ont pas été joints à d’autres pièces. Il n’y a aucune preuve d’assemblage ou de manipulation », explique Zalce Benitez.

…par un expert pas très indépendant

Ces corps appartiendraient-ils donc bien à une espèce qui ne « fait pas partie de l’évolution terrestre », comme l’affirmait Maussan ? Pas si vite. Ces déclarations suggèrent effectivement qu’aucune modification post-mortem n’a été pratiquée au niveau du squelette. Mais elles ne suffiront probablement pas à apaiser les critiques qui ont déjà jeté l’opprobre sur cette interprétation.

Et pour cause : il se trouve que Maussan et Benitez se connaissent bien. Ce dernier était d’ailleurs présent lors de la fameuse audience du Congrès mexicain qui a mis le feu aux poudres. Il existe donc des doutes légitimes quant à l’impartialité du verdict. Pour les dissiper définitivement et avancer de façon significative dans la résolution de l’énigme, il faudra impérativement que d’autres tests, cette fois entièrement indépendants, corroborent ces résultats.

Un manque de transparence qui n’inspire pas confiance

Et même si ce point finit par être confirmé, il restera encore de nombreux points nébuleux à éclaircir. Car jusqu’à présent, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’équipe ne s’est pas montrée particulièrement transparente sur cette découverte potentiellement révolutionnaire. Au lieu de se plier aux bonnes pratiques académiques, à savoir rédiger une publication scientifique en bonne et due forme et la soumettre au processus de relecture par les pairs, Maussan s’est contenté d’indiquer qu’il révélerait les détails « au moment approprié ».

Pour l’instant, il est donc toujours impossible de vérifier les allégations les plus extraordinaires. Cela concerne tout particulièrement le versant génétique de l’affaire. Devant le Congrès, Maussan avait affirmé que le génome était constitué à 30 % d’ADN « inconnu ». Mais aux dernières nouvelles, il n’a toujours pas publié le résultat de ce séquençage. Et ce n’est qu’un élément parmi d’autres.

En l’absence de preuve concrète, il serait déraisonnable de privilégier la piste de l’espèce humanoïde terrestre non identifiée. Celle des extraterrestres semble encore plus improbable. Les chances que des aliens ayant évolué sur une autre planète présentent de l’ADN et une telle ressemblance physique avec notre espèce sont tout simplement infimes.

Pour l’instant, mieux vaut donc mesurer ses attentes. Il est plus prudent de partir du principe qu’il s’agit au mieux de momies d’individus dont l’apparence aurait été altérée par des rituels religieux ou culturelsou au pire d’un vaste canular. Il ne reste donc plus qu’à espérer que Maussan et son entourage accepteront de soumettre les spécimens à une expertise indépendante pour mettre fin au débat.

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7 commentaires
  1. Etrange !
    Déja présentées en 2017 dans un documentaire ” Unearthing Nazca ” et apres analyse , il s’est avéré que c’était bien un assemblage.

  2. C’est parfaitement plausible d’affirmer d’un côté qu’on possède un corps d’origine non-humaine et de l’autre de pouvoir conclure grâce aux seules connaissances de la médecine humaine que ces mêmes corps n’ont subi aucune altération.
    Bah c’est rassurant pour les envahisseurs extra-terrestres : il y a déjà sur Terre des exo-biologistes pour les soigner en cas de crash de soucoupes volantes…

  3. Pas de dent , 3 doigts, des œufs , des articulations avec des amplitudes plus réduites que les notre , en fait c’est une poule avec une grosse tête.
    Je comprends maintenant la raison pour laquelle ils ne rentrent pas en contact avec nous.

  4. Un bassin, des vertèbres, des côtes, c’est donc un vertébré descendant comme nous d’un vers annelé. Deux yeux sur la face et non sur les côtés ce qui dénote des ancêtres prédateurs ou arboricoles. Vraiment très proche de nous, si ce n’est pas une manipulation et si c’est extra terrestre ce serait le fruit d’une évolution étonnamment parallèle à la nôtre…

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