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Des chercheurs identifient l’ARN de cette espèce éteinte pour la première fois

Une équipe de chercheurs a réalisé une prouesse dans la science de la paléogénétique en récupérant pour la première fois de l’ARN d’une espèce éteinte, en l’occurrence le tigre de Tasmanie. L’étude ne visait pas spécifiquement à faire revivre cette créature emblématique, mais elle ouvre tout de même de nouvelles perspectives dans la compréhension des espèces éteintes et existantes.

Les chercheurs ont réussi à extraire, séquencer et analyser l’ARN (acide ribonucléique) d’un spécimen de tigre de Tasmanie vieux de 130 ans conservé au Musée d’histoire naturelle de Stockholm. Cette avancée constitue la première du genre pour une espèce éteinte !

Nouvelle vie pour le tigre de Tasmanie

Contrairement à l’ADN qui est une structure à double brin, l’ARN est une molécule simple brin qui intervient dans la synthèse des protéines et peut porter du matériel génétique dans certains virus. Les chercheurs ont identifié des séquences d’ARN qui codent des protéines dans la peau et les tissus musculaires du tigre de Tasmanie. « C’est la première fois que nous avons pu entrevoir la biologie et le métabolisme des cellules du tigre de Tasmanie juste avant leur mort », s’est réjouit Emilio Mármol-Sánchez, paléogénéticien à l’Université de Stockholm.

Le tigre de Tasmanie, également appelé loup marsupial, était un mammifère carnivore endémique de Tasmanie. Il a été chassé en grand nombre au cours des 19e et 20e siècles, notamment parce qu’il était accusé par le gouvernement de Tasmanie de décimer le bétail. Outre la chasse, la perte d’habitat et l’introduction de maladies ont également contribué à son extinction.

L’étude en question ne cherche pas à « recréer » le tigre de Tasmanie, mais elle pourrait néanmoins avoir des implications significatives dans d’autres domaines de la science. Selon Mármol-Sánchez, « tous les développements scientifiques nécessaires pour recréer des espèces éteintes auront certainement des avantages pour la science et la société en général, allant de la technologie d’édition génique à la fécondation in vitro ou aux outils informatiques nécessaires pour analyser les données ».

Dans le même ordre d’idées, Love Dalén, un généticien à l’Université de Stockholm, a suggéré que l’on pourrait dans le futur récupérer des génomes de virus ARN comme le SARS-CoV-2 à partir de la peau de chauves-souris et d’autres organismes hôtes conservés dans les collections de musées.

Avec le nombre d’espèces éteintes conservées dans les musées, la récupération d’ARN d’autres espèces pourrait suivre celle du tigre de Tasmanie. Les études sur l’ADN ancien ont considérablement progressé ces dernières années, et les études sur l’ARN antique pourraient suivre une trajectoire similaire. La récupération réussie de l’ARN du tigre de Tasmanie ouvre un nouvel horizon pour la science, et offre la possibilité d’approfondir notre vision de la biologie et du métabolisme des espèces éteintes. Ce qui aboutira peut-être à des applications dans le domaine médical et environnemental.

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Source : Genome

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