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Meteor Lake : Intel détaille l’architecture de ses nouveaux processeurs

Le fondeur a livré de nouveaux détails sur ses nouveaux processeurs Meteor Lake, qui s’annoncent comme une grande révolution du côté de l’écurie bleue.

Ce mardi, Intel a organisé son événement Intel Innovation, pendant lequel la marque discute de sa feuille de route technologique. Durant sa keynote, l’écurie bleue a notamment officialisé de nouveaux détails sur Meteor Lake, sa nouvelle gamme de processeurs mobiles attendue en décembre prochain. Voici ce qu’il faut retenir de cette conférence.

Diviser pour mieux régner

Le PDG Pat Gelsinger s’est notamment attardé sur le nouveau paradigme d’architecture de cette nouvelle génération. Jusqu’à présent, les CPU de la marque étaient basés sur le modèle monolithique traditionnel : une seule puce subdivisée en différentes régions. Intel avait déjà annoncé que la firme allait passer à une approche modulaire basée sur des « chiplets », comme AMD l’a déjà fait avec ses puces Zen. Au lieu d’être constitués d’une seule puce omnipotente, les futurs processeurs de la marque seront des assemblages de plusieurs puces qui auront chacune un rôle bien défini dans le traitement des données.

L’un des gros avantages de ce partage des tâches, c’est la flexibilité au moment de la conception. Cela permet de construire des puces sur mesure en assemblant différentes combinaisons de chiplets en fonction des performances ciblées. En outre, cela permet d’optimiser significativement la consommation globale du processeur en ajustant le budget énergétique de chaque chiplet. C’est particulièrement important dans la situation d’Intel. Car si sa 13e génération ne lésinait pas sur les performances brutes, les CPU Raptor Lake ont régulièrement été pointés du doigt pour leur consommation énergétique faramineuse.

L'architecture des Meteor Lake
© Intel

Un découplage des processus graphiques

Sur les nouveaux Meteor Lake, Intel a commencé par appliquer cette philosophie à la partie graphique. Désormais, au lieu d’une seule région dédiée, chaque processeur aura deux unités de traitement réservées à ces tâches.

L’un d’entre eux est situé dans une zone conçue pour pouvoir fonctionner en autonomie tout en sollicitant un minimum d’énergie (Intel parle de “Low Power Island“). Elle est construite autour d’un nouveau type de cœur particulièrement économe. On se retrouve donc avec un troisième type de cœur, complémentaire des cœurs P (Performance) et E (Efficiency) introduits avec la 12e génération Alder Lake.

© Intel

La partie graphique basée sur le processus 5 nm de TSMC bénéficie de mises à jour significatives. Pour commencer, les flux « Media » et Graphics » sont désormais désolidarisés. En théorie, l’encodage et le décodage des vidéos pourraient donc être gérés sans impacter le traitement graphique en lui-même.

Cela ouvre la voie à l’intégration de technologies de dernière génération, comme le HDMI 2.1 et le DisplayPort 2.1 qui permettent la prise en charge d’un moniteur 8K HDR ou de quatre moniteurs 4K en simultané.

Les CPU Meteor Lake bénéficieront aussi de la dernière version de la plateforme Intel Arc, avec jusqu’à 8 cœurs Xe et une unité spécialement dédiée au ray-tracing. Et les bonnes nouvelles pour les joueurs ne s’arrêtent pas là. Ce nouveau GPU intégré supporte aussi le XeSS, un système de suréchantillonnage sur le modèle du DLSS d’Nvidia. À notre connaissance, c’est la première fois que le système de traitement graphique intégré d’un Intel Core est accompagné nativement d’un système de ce genre.

Il sera donc très intéressant de voir ce dont ces Meteor Lake seront capables en jeu sans le soutien d’une carte graphique dédiée. Intel affirme en tout cas que ce GPU intégré sera nettement plus puissant que ses prédécesseurs, en plus de consommer moins d’énergie.

Une tuile CPU avec des cœurs plus performants

Pour les tâches les plus exigeantes, une version améliorée du Thread Director — le système qui distribue la charge sur les différentes sous-unités — fera appel à d’autres unités de traitement disposées sur une tuile dédiée aux performances. C’est cette dernière qui hérite des P-cores et E-cores traditionnels, dont les dernières versions sont respectivement baptisées Redwood Cove et Crestmont. La différence, c’est qu’ils bénéficieront du tout nouveau processus de gravure propriétaire Intel 4.

Il reste toutefois un tas de questions qu’Intel a soigneusement esquivé, notamment du côté de la puissance brute. C’est en effet l’un des rares points où cette approche modulaire peut avoir un impact négatif ; tout l’enjeu sera désormais de gérer la communication entre ces différents chiplets, ce qui implique une certaine latence. C’est un gros défi d’ingénierie, et pour l’instant, l’écurie bleue n’a livré aucune information chiffrée sur les performances.

Le machine learning en première ligne

L’autre grande nouveauté, c’est que la tuile SoC aura droit à un tout nouveau coprocesseur IA baptisé NPU, pour Neural Processing Unit. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une puce spécialement dédiée aux charges de travail qui relèvent du machine learning. Contrairement au nouveau GPU intégré qui sera certainement réservé aux processeurs haut de gamme, tous les Meteor Lake seront dotés de ce NPU.

© Intel

Cela ne signifie pas que tout le monde pourra entraîner son propre Large Language Model, comme le GTP d’OpenAI. Il s’agit surtout de poser les fondations de la nouvelle philosophie d’Intel, qui consiste à mettre les réseaux de neurones artificiels au centre de l’expérience utilisateur.

Au bout du compte, cette nouvelle génération s’annonce comme un énorme virage générationnel pour Intel. Il sera très intéressant de voir ce dont les processeurs Meteor Lake seront capables en conditions réelles. Nous vous donnons donc rendez-vous lors de la prochaine mise à jour, probablement à quelques semaines de la sortie officielle prévue le 14 décembre.

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