Il n’aura fallu que quelques jours pour qu’Unity décide s’excuser publiquement pour l’affront fait aux développeurs. La semaine dernière, le fameux moteur de jeu prisé par les acteurs de l’industrie vidéoludique révélait de grands changements à son système économique. Tandis qu’une licence Industrie à 5000$ et applicable à chaque siège d’un studio devait remplacer l’habituelle licence Pro facturée 1500$, les développeurs apprenaient alors l’arrivée d’une redevance supplémentaire, basée sur la popularité de leur titre.
Cette nouvelle politique d’Unity entrera en vigueur le 1er janvier 2024 et imposera notamment de reverser 0,20$ par installation pour chaque jeu au-delà de 200 000 installations. Les tarifs appliqués dépendent du type de licence utilisée par le studio concerné ainsi que du nombre de téléchargements en un temps donné. Sans surprises, les développeurs déjà précarisés y ont vu une mise à mort de la part d’Unity. Développer un titre demande de longues années de travail et l’élaboration d’un business plan en béton : de lourds efforts réduits à néant par le géant de l’industrie.
Suivant les nombreux appels à l’aide et à la raison des développeurs et studios, Unity déclare revenir sur son modèle économique. Mais faut-il s’attendre à un véritable retour en arrière ?
Une promesse de changement qui ne veut rien dire
“Nous vous avons entendus. Nous nous excusons pour la confusion et l’angoisse que la politique de frais d’exécution que nous avons annoncée mardi a provoquées. Nous sommes à l’écoute des membres de notre équipe, de notre communauté, de nos clients et de nos partenaires, et nous allons apporter des modifications à cette politique” déclare l’entreprise dans un post partagé sur X (anciennement Twitter). “Nous ferons le point sur la situation dans quelques jours. Nous vous remercions pour vos commentaires honnêtes et critiques.“
We have heard you. We apologize for the confusion and angst the runtime fee policy we announced on Tuesday caused. We are listening, talking to our team members, community, customers, and partners, and will be making changes to the policy. We will share an update in a couple of…
— Unity (@unity) September 17, 2023
Les développeurs sont donc invités à revenir d’ici quelques jours pour découvrir à quelle sauce leurs jeux seront mangés. Il semblerait qu’Unity tente d’apaiser la colère de ses utilisateurs à l’aide de belle paroles, mais qu’en sera-t-il dans les faits ? Pour l’heure, il semblerait que l’entreprise ait tout intérêt à mettre un terme à sa nouvelle politique. De nombreux studios fidèles ont d’ores et déjà exprimé leur souhait de stopper le développement de projets sous Unity, et même de retirer ceux déjà présents à la vente. C’est notamment le cas du studio Massive Monster derrière l’excellent Cult of the Lamb, qui promet un retrait du titre au 1er janvier prochain.
Buy Cult of the Lamb now, cause we're deleting it on Jan 1st. 😘 https://t.co/nSWg9DP0sh
— Cult of the Lamb (@cultofthelamb) September 12, 2023
Dans les faits, Unity reviendra certainement sur les montants demandés aux studios, mais n’effacera probablement pas son projet de “taxer” ses utilisateurs. Nous apprenions la semaine passé que l’entreprise aurait même tenté d’approcher les studios pour leur proposer une exonération, moyennant une souscription à leur service de monétisation LevelPlay. Unity semble donc déterminé à renflouer ses caisses pour écraser ses concurrents tels qu’AppLovin. Du reste, les développeurs profitent au moins d’une petite lueur d’espoir : verdict dans les jours à venir.
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De toute façon, la confiance est rompue; quoi qu’Unity réécrive, les studios vont se tourner aussi vite que possible vers d’autres moteurs, et Mr Riccitiello aura réussi son pari en vendant ses actions avant la chute lente.
On saura qui était derrière lui avec son futur employeur car ce sera le seul qui voudra encore d’un gars qui traîne autant de casseroles en fonte ; à moins qu’il n’ait fait tout ça que pour son épargne retraite.
Ce ne serait même pas surprenant qu’il finisse chez MuXK avec une telle mentalité. Il pourrait suggérer à l’Élon une micro-taxe sur les retwiX dont seuls seraient exonérés les abonnés blues…