L’Histoire du Sahara semble assez simple. Cet immense désert aride a toujours existé dans l’histoire de l’Homme moderne, et il a longtemps été une barrière naturelle empêchant le développement du commerce et l’exploration européenne. Mais selon les scientifiques, cette carte postale sableuse n’est pas une vérité immuable.
En effet le Sahara alternerait entre des périodes « sèches » et d’autres, « humides », où la végétation reprend ses droits. Le Sahara aurait d’ailleurs connu sa dernière « période verte » il y a 10 000 ans. Selon plusieurs études scientifiques publiées ces dernières années, les changements climatiques qui permettent au Sahara de changer de couleur sont liés à l’astronomie.
La précession
La Terre, dans son mouvement de rotation sur elle-même, ne garde pas le même axe. Cette variation, nommée la précession, suit un cycle de 21 000 ans. À chaque fin de période, l’axe de rotation de la Terre change, modifiant ainsi le climat à la surface. Pendant plusieurs années c’est ce phénomène astronomique qui a été pointé du doigt par le monde scientifique comme le responsable du « Sahara vert ».
Mais aujourd’hui une nouvelle étude vient remettre en doute cette affirmation, expliquant que la végétalisation du Sahara serait en réalité la conséquence de multiples facteurs, pas seulement liés à la précession de la Terre. En observant les 8 derniers millions d’années, les chercheurs se sont rendu compte que plusieurs épisodes de « Sahara vert » manquaient, malgré les changements de rotation de l’axe de la Terre.
Les glaciations
Ces irrégularités ont amené les scientifiques à chercher d’autres responsables dans la végétalisation du Sahara. Selon une étude publiée ce 8 septembre dans la célèbre revue Nature, les glaciations joueraient un rôle majeur dans les cycles de vie du Sahara.
Elles aussi sont causées par un changement astronomique. En ayant une orbite légèrement plus éloignée du Soleil, la Terre se refroidit de quelques degrés. Il n’en faut pas plus pour que les hautes latitudes soient prisonnières dans les glaces et que le Sahara bénéficie de cette fraîcheur pour développer une végétation.
Mais là encore les scientifiques, dont Edward Amrstrong, auteur principal de l’étude, reconnaissent que le phénomène des glaciations n’explique pas entièrement les cycles de vie du Sahara. Il faut donc trouver d’autres explications pour justifier le changement de visage du Sahara. Une chose est sûre, le plus grand désert du monde n’a pas toujours eu cette forme.
Quel avenir pour le Sahara ?
Il y a 8000 ans le Sahara était vert. Une grande savane s’étendait du Congo à la Libye sans discontinuer. Selon plusieurs études archéologiques, ce Sahara vert aurait permis le développement de civilisations importantes dans cette région, notamment au Soudan ou dans l’actuelle Égypte.
Une question reste cependant en suspens. Le monde scientifique n’arrive pas à prédire avec certitude l’échéance du prochain « Sahara vert ». Alors qu’une nouvelle période glaciaire est attendue d’ici quelques millénaires, les climatologues ne savent pas si elle va entraîner un verdissement du Sahara.
En effet l’activité humaine, notamment le réchauffement climatique, bouscule l’ordre naturel établi. Une étude de l’Université de Londres estime que la pollution a déjà fait reculer la prochaine grande glaciation de 600 ans. Ce phénomène pourrait même être plus court et moins intense que les précédents.
Malgré un refroidissement global de la Terre, le Sahara pourrait donc rester un désert, bien trop chaud et aride pour que la végétation ressorte du sable. Pour l’heure les prédictions scientifiques se contredisent sur le sujet. Elles dépendent toutes d’une seule variable, l’activité humaine et la pollution que notre espèce va créer dans les 1000 ans à venir.
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