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iPhone 12 interdit à la vente : la France n’aime pas Apple et ça se voit

Apple n’a actuellement plus le droit de commercialiser l’iPhone 12. La raison ? Le smartphone dépasse les limites de débits d’absorption spécifique (DAS) fixées par la réglementation de l’UE. Alors que le constructeur américain conteste, le timing a de quoi surprendre.

Mis à jour le 14 septembre à 15h25 : l’ANFR a publié un nouveau communiqué (PDF) afin d’apporter des informations complémentaires. On apprend que les contrôleurs de l’agence « vont s’assurer que l’iPhone 12 est effectivement retiré de tous les points de vente, en boutique et en ligne ».

Apple doit proposer des mesures correctives à l’ANFR dans les 15 jours. Selon toutes vraisemblances, cela prendra la forme d’une mise à jour logicielle à distance. Elle aura pour but de « baisser les valeurs de DAS au niveau du seuil réglementaire ou en-deçà ». L’iPhone 12 fera l’objet d’un nouveau contrôle par un laboratoire accrédité. « Si ces mesures correctives permettent de rendre le téléphone conforme, le retrait temporaire du marché est levé. Si tel ne devait pas être le cas, l’ANFR imposera à la société Apple de procéder au rappel de tous les appareils vendus sur le marché français », précise l’agence.

Elle rappelle que l’iPhone 12 « doit être conforme en France mais aussi sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne ». Pour l’heure, la non-conformité détectée  « ne justifiait pas un rappel immédiat ». Toutefois, Apple doit agir afin que l’iPhone 12 respecte le seuil limite de DAS « membre ». Enfin, les modèles reconditionnés sont concernés par les mesures de l’ANFR.

Ces précisions interviennent alors que l’affaire fait l’objet d’une médiatisation importante en France. Elles rappellent, s’il le fallait, que l’emballement est excessif puisque Apple – comme n’importe quel autre constructeur – dispose d’un délai de 15 jours pour réagir.

iPhone 12, star malgré lui de la keynote 2023 en France

Trois ans après sa sortie, l’iPhone 12 a presque volé la vedette aux nouveaux iPhone 15. Alors qu’Apple présentait mardi sa nouvelle gamme de smartphones, la marque à la pomme s’est fait épingler par l’ANFR. L’Agence nationale des fréquences a demandé le retrait temporaire du marché de l’iPhone 12 « pour nous-conformité de ces appareils à la réglementation ». Plus concrètement, cet ancien modèle émet trop d’ondes et dépasse les valeurs limites fixées par l’Union européenne. On vous renvoie vers notre actualité traitant de ce retrait pour en savoir plus sur ce sujet.

Ce qui nous intéresse ici, c’est la naissance d’une affaire qui ne devrait pas en être une. Le fait que l’ANFR alerte sur le sujet est important, car l’iPhone 12 ne devrait pas dépasser ce seuil précis. Le DAS « membre » de l’appareil d’Apple a été mesuré à 5,74 W/kg, soit 1,74 W/kg au-dessus de la limite fixée à 4 W/kg.

Une alerte banale qui vire à l’exagération

Ce n’est d’ailleurs pas une nouveauté pour l’agence qui fournit régulièrement des résultats et rapports sur le sujet. Des dizaines d’appareils sont rattrapés par la patrouille, mais on trouve rarement des modèles phares du marché dans ces listes. L’ANFR communique à ce sujet et certains appareils finissent par être retirés du marché ou rappelés. Le Razer Phone 2 en a fait l’expérience après avoir été « flashé » tandis que Samsung a écopé d’une amende (de 7 500 euros) pour dépassement de DAS du premier Galaxy Z Flip.

Sur Le Journal du Geek, nous traitons souvent ce type d’information en lien avec l’univers du smartphone. En revanche, il est rare qu’elle intéresse des médias généralistes. Mais ça, c’était avant l’iPhone 12.

Outre le communiqué classique de l’ANFR, le ministre délégué en charge du numérique a décidé de se saisir de ce dossier plus tiède que brûlant. Sur la plateforme X, dans une interview au journal Le Parisien puis sur France Info, Jean-Noël Barrot évoque la décision de l’Agence nationale des fréquences. « La commercialisation de l’iPhone 12 est interrompue en France jusqu’à ce qu’Apple propose une mise à jour pour tous les appareils concernés. J’ai demandé à l’ANFR la pleine mobilisation de ses agents pour que cette interdiction soit respectée », peut-on lire sur X (ex-Twitter).

Dans son interview, il rappelle qu’Apple à quinze jours pour se mettre en conformité et déclare : « J’ai confiance dans le sens des responsabilités de l’entreprise pour se conformer à nos règles. Ma mission est de les faire respecter. Si elle ne le faisait pas, je suis prêt à ordonner le rappel des iPhone 12 en circulation. La règle est la même pour tout le monde, y compris pour les géants du numérique ». La précision est importante, mais l’agitation autour de cette affaire paraît exagérée.

Pourquoi cette affaire n’en est pas vraiment une ?

Tout d’abord, le timing choisit à de quoi surprendre avec une annonce en plein événement Apple. Le mardi 12 septembre était l’un des jours les plus importants de l’année 2023 pour la firme américaine, marquée par l’annonce des nouveaux iPhone 15. L’occasion semblait donc toute trouvée.

Plusieurs lecteurs et internautes s’interrogent également sur cette « découverte », trois ans après la sortie de l’iPhone 12. Différents éléments peuvent expliquer cela, comme des mesures effectuées après le déploiement d’une mise à jour ou un délai avant de pouvoir évoquer publiquement le sujet. L’ANFR n’a pas apporté de précision à ce sujet à l’heure de ces lignes.

Surtout, il faut aussi tenir compte du fait que l’iPhone 12 « ne dépasse que très légèrement la norme » comme le précise Jean-Noël Barrot. « Ce niveau est plus de 10 fois inférieur au niveau auquel il pourrait y avoir un risque pour la santé », ajoute le ministre délégué. Cela ne dispense évidemment pas Apple de ses obligations. En revanche, elle relativise le traitement médiatique qui a suivi et auquel le gouvernement participe.

Apple conteste, quelle sera la suite ?

L’AFP, cité par Les Echos, rapporte qu’Apple conteste les mesures réalisées par l’ANFR. Pour le constructeur américain, son iPhone 12 est conforme à la norme et Apple met en avant ses propres tests. La firme indique aussi que l’iPhone 12 est conforme dans d’autres pays. Elle ajoute qu’elle échange avec l’agence française des fréquences pour démontrer que l’appareil répond aux normes.

Deux cas de figure se présentent alors : Apple a tort ou Apple a raison. Dans le premier cas, la marque américaine devra se mettre en conformité et pourra le faire via une simple mise à jour. De nouveaux tests confirmeront alors que l’iPhone 12 est dans la norme. L’affaire sera alors close et cela confirma qu’il n’y avait pas matière à réagir de la sorte ou menacer la marque à la pomme.

En 2023, les Xiaomi Poco X3 ou Motorola Edge ont été épinglés pour des DAS trop élevés en France sans que cela soit médiatisé. Les deux constructeurs ont rectifié le tir en publiant des mises à jour. Ces deux cas n’ont pas fait l’objet d’une médiatisation majeure.

Si Apple démontre que son smartphone respecte les limites, on pourra alors en conclure que les autorités françaises ont pensé un peu trop vite que le ver était dans la pomme. Dans tous les cas, Apple ne propose déjà plus l’iPhone 12 à la vente depuis le 12 septembre. Ce sont les vendeurs tiers qui devront respecter les directives de l’ANFR.

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