Automobile : le record du monde d’accélération pulvérisé par des étudiants

Des étudiants du prestigieux ETH Zurich et de la Hochschule de Lucerne viennent de détruire le record du monde d’accélération d’un véhicule à quatre roues, et par la même occasion, de franchir un seuil symbolique. Leur petite voiture électrique construite à la main a signé un 0 à 100 km/h en 0,956 !

L’Allemagne, et plus largement le monde germanique, est l’un des fiefs historiques des sports mécaniques. Et cela ne concerne pas que les fabricants prestigieux. Plusieurs équipes d’étudiants de prestigieuses universités allemandes et suisses se livrent une compétition acharnée avec des petits véhicules électriques spécialement conçus pour rafler des records.

Une compétition acharnée entre universités

Depuis plusieurs années, les étudiants de l’ETH Zurich se sont imposé comme des concurrents de premier ordre dans ces compétitions. À travers leur club, l’Academic Motorsport Club Zurich (AMZ), ils ont déjà battu plusieurs records du monde. Leur dernier exploit en date remonte à 2016, avec une voiture baptisée Grimsel qui a dévoré le 0-100 en 1,513 seconde. Ce chrono phénoménal a tenu cinq ans — une éternité dans cette catégorie ultra-compétitive.

Il est finalement tombé en 2022 aux mains d’une équipe renommée, la Green Team de l’Université de Stuttgart. Avec leur véhicule ultraléger en fibre de carbone, ils ont réussi à gratter environ un vingtième de seconde pour abaisser le record à 1,416 s (voir notre article).

La lutte au sommet du classement est donc repartie de plus belle. Le contingent suisse a travaillé d’arrache-pied sur Mythen, un nouveau petit bolide baptisé qui a tout simplement pulvérisé le record. En passant sous la barre de la seconde, il a laissé l’engin de la Green Team dans le rétroviseur avec presque une demi-seconde d’avance, abaissant ainsi le record de plus d’un tiers.

Un bolide surpuissant et ultra-léger

Pour réussir cet exploit, l’AMZ a entièrement repensé son véhicule. En premier lieu, ils ont opté pour un châssis alvéolé (on parle de structure en nid d’abeille) en carbone et en aluminium qui permet de réduire considérablement la masse. L’engin affiche 140 kg sur la balance, soit moins qu’un kart de compétition standard.

Ce poids plume n’a pas empêché Mythen d’embarquer une sacrée dose de puissance brute. La voiture s’appuie sur un système de propulsion sur mesure conçu par les étudiants. Il est capable de développer une puissance de 240 kW, ce qui correspond à environ 326 chevaux. Un rapport puissance/poids assez phénoménal.

Mais augmenter la puissance des moteurs ne suffit pas à battre un record du monde. « L’autre clé, c’est de transférer efficacement cette puissance au sol », explique Dario Messerli, responsable de l’aérodynamique chez AMZ. Pour y parvenir, son équipe n’a pas pu se contenter de copier l’approche des voitures de Formule 1, qui sont généralement une source d’inspiration majeure dans ces compétitions.

Ces véhicules s’appuient traditionnellement sur des ailerons qui permettent de plaquer la voiture au sol. Le problème, c’est que cet effet ne devient significatif qu’au-delà d’une certaine vitesse. Ce concept n’est donc pas adapté à ces records d’accélération, où les distances sont très faibles et les vitesses maximales assez modestes. AMZ a été forcé d’innover en pour trouver une autre solution. Ils ont développé un système d’aspiration qui tire le véhicule vers le bas par effet de succion, au lieu de le pousser dans cette direction par le haut.

L’équipe suisse récupère donc sa page dans le Guinness. Et vu l’avance qu’elle vient d’accumuler, ce nouveau record pourrait tenir un certain temps. Il ne reste plus qu’à patienter en attendant le prochain exploit d’une équipe étudiante. Désormais, tous les regards sont tournés vers leurs rivaux allemands de la Green Team, qui vont certainement chercher à récupérer leur record. Les paris sont ouverts !

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