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La fusée SLS de la NASA coûte une fortune au contribuable

Avec un coût estimée à plus de 6 milliards de dollars, la SLS est déjà la fusée la plus chère de tous les temps.

La NASA a relancé son programme de colonisation lunaire au début des années 2020. 60 ans après les premiers pas de Neil Armstrong sur notre satellite, l’agence spatiale américaine veut rééditer l’exploit. Mais se rendre sur la Lune a un coût, et l’agence est aujourd’hui critiquée pour l’utilisation qu’elle fait de l’argent du contribuable américain.

Ce jeudi le GAO, l’organe du Congrès en charge de la surveillance des comptes publics, a publié un rapport très critique sur les dépenses de la NASA. Le GAO reproche notamment à la NASA de ne pas faire prévue d’assez de transparence avec son programme SLS. Ce dernier aurait déjà dépassé les 6 milliards de dollars, c’est presque autant que le budget annuel de toute l’Europe dans le secteur spatial (7,08 milliards).

Retourner sur la Lune coûte horriblement cher

Le programme SLS doit mettre au point la fusée du même nom. Ce lanceur surpuissant doit rejoindre la Lune pour le compte de la NASA d’ici quelques années. La première mission du programme Artemis s’est déroulée avec succès à la fin de l’année 2022, alors qu’Artemis 2 est prévu pour le premier semestre de 2024.

En plus de mener ces deux missions, la fusée SLS doit prendre part à Artemis 3. Cette mission, habitée, doit envoyer deux astronautes de la NASA sur la Lune. Un objectif scientifique que l’agence spatiale américaine compte atteindre, quoi qu’il en coûte.

« La NASA ne prévoit pas de mesurer les coûts de production pour surveiller l’abordabilité de sa fusée la plus puissante, le SLS », peut-on ainsi lire dans le rapport de la GAO. Le GAO s’interroge notamment sur la production de pièces détachées non essentielles au bon fonctionnement de la fusée. Il s’agit en particulier de l’étage central de la fusée et de ses moteurs RS-25. À chaque lancement la NASA a besoin de quatre moteurs et deux boosters.

Un moteur coûte dans les environs de 100 millions de dollars pièce. À ce prix, la facture totale d’un tir vers l’espace atteint facilement le demi-milliard de dollars, de quoi inquiéter les économistes du GAO. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les deux instances se rencontrent.

Les cadres de la NASA reconnaissent leurs fautes

Le GAO avait demandé, dès 2014, à la NASA d’établir un plan de financement et de dépenses pour ajuster le budget de l’agence spatiale en fonction de ses demandes. À la place, le GAO regretter que la NASA ait mis au point une « estimation continue sur 5 ans » des coûts de production.

Aujourd’hui les responsables de la NASA reconnaissent leurs fautes et avouent que la fusée SLS est « inabordable ». Les coûts réels dépassent largement les estimations initiales. L’agence a d’ailleurs assuré au GAO que plusieurs mesures allaient être prises en interne pour réduire les coûts.

La NASA n’est cependant pas la seule responsable dans cette affaire. En effet ce sont des entreprises privées comme Boeing ou Northrop Grumman qui sont en charge de la conception et de la fabrication du SLS. Elles facturent ensuite à la NASA qui s’occupe “seulement” des paiements. Si l’addition du SLS a explosé les plafonds, c’est à cause des difficultés rencontrées par ces entreprises privées qui ont fait exploser les prix.

Le GAO ne semble pas convaincu par ces nouvelles promesses de la NASA. Dans son rapport cette sous-chambre du Congrès assure que la NASA n’a pas « identifié d’objectifs d’économies de coûts spécifiques au niveau du programme qu’elle espère atteindre. » 

Pour le contribuable américain, la NASA coûte environ 70 dollars par personne et par an. À titre de comparaison, le budget du CNES, financé par l’argent des Français, représente 35 euros par personne et par an dans l’hexagone.

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