Depuis la semaine dernière, l’équipage du Chapeau de Paille vogue sur les eaux Netflix. Après des années de développement, l’adaptation des ouvrages de Eiichirō Oda a enfin montré le bout de son nez pour le plus grand bonheur des amateurs de One Piece. Si les craintes étaient nombreuses — le N rouge n’a que très rarement réussi à rendre hommage aux œuvres du genre — il semblerait que ce passage du papier à l’écran soit une réussite. Sur les différents agrégateurs de critiques presse et public, la série obtient de très bons scores. Mais pour se voir offrir une seconde salve d’épisodes, ce sont les audiences qui feront foi. Le N rouge n’est pas vraiment du genre à investir dans le vent, annulant souvent certaines de ses séries si les résultats ne sont pas à la hauteur de ses attentes.
Un lancement en demi-teinte ?
Une semaine après cette arrivée au catalogue Netflix, la série One Piece est en apparence un succès. Elle s’est hissée au TOP 10 des productions les plus populaires sur pas moins de 93 territoires. Dans 46 pays, Luffy et ses comparses sont à la première place. Après quatre jours de disponibilité, elle cumule pas moins de 18,5 millions de vues et 140,1 millions d’heures visionnées à travers le monde pour une durée de 7 heures et 34 minutes. Des chiffres qui peuvent paraître stratosphériques, mais qui, mis en relation avec son budget estimé, ne semblent pas encore à la hauteur de l’investissement de la plateforme.
Pour l’intégralité de cette première salve, Netflix aurait déboursé pas moins de 144 millions de dollars, soit environ 18 millions par épisode selon Collider. Ces chiffres n’ont néanmoins pas été confirmés par l’entreprise américaine, qui garde l’enveloppe allouée à Luffy et ses comparses secrète. À titre de comparaison, la première saison de Stranger Things n’avait coûté que 6 millions de dollars par chapitre à l’entreprise américaine en 2016. La dernière cuvée avait atteint les 30 millions par épisode en mai 2022 pour 286,7 millions d’heures visionnées à travers le monde. La série des frères Duffer pouvait néanmoins compter sur la popularité de son univers, là où One Piece — malgré l’aura des comics et de l’anime — doit faire ses preuves auprès du grand public.
Luffy, Zoro et Nami font également moins bien que Mercredi, dont certains épisodes étaient réalisés par Tim Burton. Dans sa première semaine, la série portée par Jenna Ortega cumulait 341 millions d’heures vues dans le monde pour une durée de 6 heures et 49 minutes, soit moins que la première salve de One Piece. Les deux séries ont une approche assez similaire, elles sont toutes les deux liées à une franchise populaire. One Piece – Red — dernier film d’animation en date pour Luffy — avait atteint les 246 millions de dollars de recettes. Il s’était imposé à la sixième marche du podium des métrages d’animation japonaise les plus rentables.
“Un succès partout dans le monde” pour Netflix
Le co-PDG de Netflix ne semble néanmoins pas mécontent des résultats de sa nouvelle production. Lors d’une conférence à destination des actionnaires de l’entreprise, Greg Peters s’est réjoui de la réception de ces premiers épisodes, rappelant par la même occasion que la tâche était pour le moins ardue.
“La barre était haute, lorsque l’on s’attaque à un manga légendaire et qu’on ambitionne de l’exporter en prise de vues réelles et en anglais. Tous les haters étaient de sortie, cherchant une raison de vous détester pour cela. Avoir été capable de livrer cette productuion, de la rendre extrêmement populaire et d’en avoir fait un succès dans le monde entier, c’est incroyable à voir”.
Reste à voir désormais si cet accueil suffira à justifier la mise en chantier d’une seconde saison pour la série qui a brisé la malédiction. Pour l’heure, Netflix n’a pas statué sur la question. L’entreprise attend de voir ses performances sur plusieurs semaines avant d’engager de nouveaux frais. Les prochains jours promettent donc d’être décisifs. Le patron du service de streaming a profité de cette conférence pour réaffirmer son envie d’investir sur de nombreux territoires. Le N rouge continue de regarder en dehors de ses propres frontières, de “faire tomber les barrières” entre les créateurs et le public sur de nombreux territoires. Jusqu’ici, cette stratégie lui a été plutôt favorable, bon nombre de ses hits ont été développés en dehors du continent américain. On peut citer Squid Game, Lupin ou encore La Casa de Papel.
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