En Chine, la surveillance massive de la population inquiète. Après avoir instauré un couvre-feu pour mineurs et critiqué les modèles de masculinité jugés non conformes à ses préceptes, le Parti communiste chinois vient de passer un nouveau cap. Désormais, les développeurs d’applications mobiles devront obtenir la validation de la Chine pour voir leur projet exister dans le pays. Une décision qui n’arrange personne, ni les géants de l’industrie, ni les développeurs indépendants.
Une présence obligatoire en Chine, sinon rien
Il y a déjà quelques semaines, le gouvernement avait annoncé une nouvelle mesure concernant les applications mobiles. Pour pouvoir commercialiser leurs applications sur le sol chinois, les entreprises devront dorénavant posséder une société basée dans le pays, ou travailler en partenariat avec un éditeur local. A priori, rien de grave, si ce n’est que ce détail change tout. En acceptant d’établir une société en Chine, les développeurs doivent de facto accepter de se conformer à la législation en vigueur dans le pays. Y compris sur l’épineuse question de la gestion des données personnelles.
Officiellement, l’objectif du Parti est de lutter contre la fraude en ligne. Dans les faits, la Chine s’offre aussi la mainmise sur bon nombre de données sensibles. Non seulement le gouvernement aura la possibilité d’accéder plus facilement aux informations détenues par les fabricants d’applications, mais en plus, il aura la possibilité d’approuver n’importe quel logiciel avant sa mise en circulation sur le territoire. On peut donc s’attendre à ce que seuls les éditeurs qui se plieront aux exigences et à l’idéologie de la politique chinoise seront autorisés à exister.
Les GAFAM en danger ?
Aucun développeur ne sera épargné. Les créateurs indépendants vont devoir montrer patte blanche pour être autorisés en Chine. Du côté des GAFAM étrangers, le constat est plus compliqué. Officiellement, les applications appartenant à Meta et Google sont accessibles sur les stores locaux, mais ne peuvent être utilisées qu’à l’extérieur du pays, ou via un VPN. Il y a peu de chances qu’elles décident subitement de se conformer aux exigences du Parti communiste chinois. Dans le cas où elles décideraient de faire un pas en avant, il faudra voir dans quelles mesures les données utilisateurs pourront être utilisées par le gouvernement.
Les entreprises ont désormais jusqu’au 31 mars 2024 pour se mettre en conformité avec la nouvelle loi chinoise, après quoi elles encourront des sanctions pouvant aller de la simple amende, à l’interdiction totale d’exercer sur le territoire chinois. Reste que les éditeurs de boutiques d’applications autorisées dans le pays n’ont pas l’intention d’attendre cette date. Tencent, Huawei, OPPO et Xiaomi ont d’ores et déjà annoncé qu’ils excluraient bientôt de leurs plateformes les applications qui ne rempliraient pas les critères requis. Le suspens demeure en revanche du côté d’Apple, qui reste muet sur le sujet.
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