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Sur les sites pornographiques, l’Australie renonce à la vérification de l’âge

Contre toute attente, et après avoir investi gros sur le projet, l’Australie abandonne la vérification de l’âge sur les sites pornographiques. La France peut-elle suivre le même chemin ?

Après avoir mis 25 millions de dollars sur la table, l’Australie renonce finalement à vérifier l’âge des internautes sur les sites pornographiques. En cause : l’impossible protection de la vie privée induite par des outils de contrôle encore balbutiants.

Des mesures jugées liberticides

Comme la France, les États-Unis et bon nombre d’autres pays, l’Australie cherche depuis des mois à protéger les mineurs de la pornographie en ligne. Les sites pour adultes sont accessibles à portée de clic, sans réelle vérification préalable, et la situation devient de plus en plus préoccupante, à l’heure où l’âge moyen de la première exposition à un contenu pour adulte se situe aux alentours de 11 ans. Après des mois de recherches et d’expérimentations, le pays a fait évoluer sa feuille de route, initialement publiée en mars 2023.

Il ressort clairement de la feuille de route que les technologies de vérification de l’âge comportent des problèmes de confidentialité, de sécurité, d’efficacité ou de mise en œuvre“, indique désormais le gouvernement, par l’intermédiaire de la ministre des Communications, Michelle Rowland. Contrairement au Royaume-Uni, qui semble prêt à adopter des lois liberticides pour garantir la sécurité des internautes à travers sa Safety Bill, l’Australie a finalement préféré faire marche arrière. “Les technologies de garantie de l’âge ne peuvent pas encore répondre à toutes ces exigences. La feuille de route indique clairement que la décision de rendre obligatoire la garantie de l’âge n’est pas prête à être prise“.

L’éducation plutôt que le contrôle

Plutôt que d’interdire l’accès aux sites X aux mineurs, le pays entend plutôt miser sur l’éducation. Le postulat est simple : il ne sera jamais possible d’empêcher à tous les adolescents de consulter des sites pour adultes. Face aux limites de cette solution de vérification, le gouvernement a préféré revoir sa copie, en ciblant les parents. Un nouveau cadre juridique visant à informer les responsables légaux sur les différents outils de contrôle parental, mais aussi à encourager le dialogue et l’éducation intrafamiliale.

En France, le sujet cristallise toujours autant les tensions. Le projet de vérification de l’âge par double anonymat a été mis en pause au début de l’été, mais il est officiellement toujours d’actualité. Chez nous, c’est sur les acteurs privés tiers que le gouvernement entend se reposer pour assurer la sécurité des plus jeunes. L’adoption de la loi visant à sécuriser l’espace Internet est attendue pour le mois d’octobre. En attendant, certaines plateformes ont déjà commencé à faire des efforts sur leurs conditions d’accès, sans réel succès pour le moment.

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