“La légende parle d’une forêt mystique et enchantée, à l’écart du temps, où la métaphysique et les lois qui régissent nos existences n’ont pas lieu d’être, Blair Witch, un endroit qui puise sa substance dans les sortilèges de la diablesse qui l’occupe“. C’est avec la promesse d’une aventure aux portes du réel que nous avons été invités à tester La Forêt de Blair Witch, un escape game papier à vivre directement chez soi. Munis d’un carnet, d’un stylo et de trois cerveaux, nous nous sommes lancés dans le nouveau défi de l’éditeur Aldebaran.
Blair Witch à la maison
Les pages qui composent l’aventure de La Forêt de Blair Witch sont très belles. Les puristes apprécieront sans doute le soin porté aux détails, qui nous plongent immédiatement dans l’ambiance. Seul bémol à l’ouverture : on aurait préféré que le papier soit un peu plus épais, et l’impression plus soignée. Ce détail est assez récurrent chez les jeux “print and play“, mais il aurait mérité d’être corrigé sur la version physique du jeu (que l’éditeur envoie directement par la poste, moyennant quelques euros supplémentaires).
Avec son apparence de manuscrit usé et ses annotations brouillonnes, l’escape home Blair Witch intrigue, mais se révèle finalement assez classique dans son fonctionnement. Au total, sept énigmes indépendantes nous permettent de découvrir des mots-clés, qu’il faudra ensuite regrouper pour découvrir le mot de passe final. Contrairement à d’autres aventures similaires que nous avons eu l’occasion de tester, celui d’Aldebaran est plus sage : chaque page renferme une énigme, ce qui permet aux joueurs et aux joueuses de se répartir efficacement les tâches, sans empiéter sur la réflexion des autres. Cette mécanique est plus pratique, mais elle a aussi tendance à enfermer les participants dans leur mission, en réservant les interactions à la toute dernière partie du jeu. Tout dépendra de votre capacité à communiquer.
Des énigmes bien pensées, mais inégales
Les huit énigmes vous donneront du fil à retordre, même pour un niveau confirmé. En revanche, toutes ne nécessitent pas le même temps de réflexion. Tandis que certaines (une en particulier) se résolvent en quelques secondes, d’autres vous occuperont pendant plusieurs dizaines de minutes. De la même manière, plusieurs énigmes, quoique classiques, brillent par leur intelligence et la finesse de leur mise en scène. D’autres nous auront paru plus alambiquées, au point de devoir parfois avoir recours aux indices pour comprendre ce que le jeu attendait de nous.
Ce mélange des genres fonctionne, mais il aura sans doute tendance à créer un petit déséquilibre entre les joueurs. Pour mener à bien votre aventure, il faudra régulièrement échanger vos énigmes pour apporter un nouvel éclairage à un défi récalcitrant (parfois sans succès). Si le jeu est accessible en solo, on vous conseille d’être au moins deux, et de miser sur des coéquipiers déjà rompus à ce type d’exercices.
Prix et disponibilité
Vendu à 19,90€ en version print and play (PDF à imprimer) ou 24,90€ en version papier, La forêt de Blair Witch est un escape home classique, mais aux mécaniques bien huilées. Comme souvent dans ce type d’expérience, on regrette l’inégalité des énigmes, et le manque de fluidité de la narration qui a souvent tendance à nous abandonner à notre triste sort. Notre équipe finit heureusement par s’en tirer avec les honneurs, en terminant l’enquête en un peu moins de 70 minutes. Quelques indices auront tout de même été nécessaires pour nous en sortir vivants.
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