L’affaire est historique, et elle pourrait bien faire office de jurisprudence à l’avenir. Au Texas, un jury a condamné un homme à payer 1,2 milliard de dollars (soit 1,1 milliard d’euros) après que ce dernier ait publié des contenus pornographiques mettant en scène son ex-conjointe. Une plainte pour revenge porn avait été déposée l’année dernière, et le verdict vient de tomber. La victime, qui réclamait 91,5 millions d’euros a finalement été dédommagée à hauteur de 183 millions d’euros. Le coupable quant à lui, écope en supplément d’une amende vertigineuse de 915 millions d’euros.
Une sanction historique
Derrière cette amende, le tribunal texan espère montrer l’exemple, et dissuader d’autres personnes de passer à l’acte. “Nous espérons que le montant vertigineux de ce verdict servira d’avertissement dissuasif à ceux qui seraient tentés de se livrer à de telles activités méprisables“, se félicite l’avocat de la victime Bradford Gilde. Évidemment, il paraît impossible que le condamné s’acquitte un jour de la totalité de son dû. L’action est ici symbolique : “Le message du jury est clair : si vous faites de votre mission de ruiner émotionnellement quelqu’un pour le reste de sa vie, alors attendez-vous à un verdict qui vous ruinera financièrement pour le reste de votre vie“.
Après une relation amoureuse avec l’accusé entre 2016 et 2021, la victime explique dans sa plainte avoir subi des pressions de la part de son ancien conjoint. Ce dernier ne supportant pas la rupture, il décide alors de publier plusieurs photos et vidéos intimes sur des sites pornographiques et certains réseaux sociaux. La famille, les collègues et les amis de la jeune femme reçoivent des liens vers des images pornographiques de la victime. En parallèle, le condamné accède aussi illégalement à son smartphone et au système de caméras de surveillance de sa maison pour espionner son ex. Selon l’enquête, il lui aurait envoyé de nombreux messages de menaces “Tu passeras le reste de ta vie à essayer en vain de t’effacer d’Internet. Tout le monde que tu croiseras connaîtra ton histoire et ira voir“.
En plus du revenge porn, les avocats de la plaignante dénoncent aussi “une combinaison de maltraitance psychologique, de violence domestique et d’abus sexuel“.
Un fléau trop répandu
En 2016, environ 10 millions d’Américains et Américaines déclaraient avoir été victimes de revenge porn. Si ce n’est pas la première fois qu’une lourde amende est infligée (la dernière en date remonte à 2018, avec 6,2 millions d’euros d’amende prononcés dans un cas similaire), le montant pourrait dissuader les cyberagresseurs de passer à l’acte. Rappelons qu’en France, diffuser du contenu à caractère sexuel d’une personne sans son consentement est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 60 000 euros d’amende.
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