Dans le Val-d’Oise, la petite commune d’Épinay-Champlâtreux a décidé de frapper fort pour lutter contre la prostitution sur son territoire. A la fin de la pandémie, un panneau de signalisation hors du commun a été installé sur la route départementale 316 qui traverse la localité. Il s’agit d’un avertissement aux clients potentiels des prostituées qui risquent une amende salée s’ils sont pris en flagrant délit.
Lutter contre la prostitution sur l’axe
Le panneau en question mesure 3 mètres de large et affiche des pictogrammes explicites visibles aussi sur Google Maps. Sur la gauche, on y voit une voiture arrêtée avec une femme légèrement vêtue qui se penche vers le conducteur. Au centre du panneau, une lettre est dessinée devant une maison symbolisant l’amende qui sera envoyée au domicile du contrevenant. Enfin, une caméra située sur la droite indique que le site est surveillé par un dispositif de vidéo-verbalisation.
Ce panneau n’est pas une invention originale de la municipalité d’Épinay-Champlâtreux : il s’inspire d’une initiative lancée en 2018 à Valence, dans la Drôme, où un panneau similaire avait été installé sur un boulevard fréquenté par les prostituées et leurs clients. L’objectif était alors de sensibiliser les automobilistes au respect des personnes prostituées et à la lutte contre le proxénétisme.
Grâce au thread de ce matin, je découvre Epinay-Champlâtreux :
outre le fait que pour rentrer sur la commune il faut un bip pour pouvoir baisser la bitoche qui barre la route, il y a ce GIGAENTESQUE panneau à l'entrée de la ville !https://t.co/BAf8swnlis pic.twitter.com/CxLvl9PThx— Marento (@Marento78) May 5, 2023
Le message du panneau est clair : la prostitution est interdite par la loi et les clients s’exposent à une sanction pénale. Depuis 2016, la France a adopté une législation qui pénalise l’achat d’actes sexuels dans le cadre de la lutte contre le système prostitutionnel et la traite des êtres humains. Le client d’une personne prostituée encourt ainsi une amende de 1.500 euros qui peut être portée à 3.750 euros en cas de récidive, rappellent nos confrères de l’Automobile Magazine.
Pour faire respecter cette loi, la commune d’Épinay-Champlâtreux a mis en place un système de vidéo-verbalisation qui permet d’identifier les véhicules impliqués dans des activités de prostitution grâce à leur plaque d’immatriculation. Les amendes sont ensuite envoyées directement au domicile des propriétaires des véhicules.
Un dispositif efficace selon le maire
Selon le maire d’Épinay-Champlâtreux, ce dispositif a eu un effet dissuasif sur les clients et les prostituées. Il affirme avoir constaté une diminution du nombre de passages de véhicules et de personnes prostituées sur la route D316 qui était auparavant un lieu propice à ce genre d’activités.
Le maire se félicite de cette initiative qu’il juge conforme aux valeurs de sa commune – et qui se veut respectueuse des droits humains et de l’environnement. Il espère que ce panneau contribuera à faire changer les mentalités et à réduire le phénomène de la prostitution dans le secteur. Pour l’heure, aucun autre panneau similaire n’a été recensé en France.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Si le but était vraiment de réduire le phénomène de la prostitution, la loi devrait sanctionner le (la) client(e) et la/le prostitué(e) aux lieux de juste les clients. Ça ressemble un peu au taxes sur l’alcool et la cigarette : on sait que c’est néfaste pour les personnes, la société, la santé publique mais on sanctionne les consommateurs en les taxant au lieu de sanctionner les producteurs en tenant leurs bénéfices.
Je passe là-bas assez souvent, et j’ai du mal à distinguer les vraies auto-stoppeuses et les “personnes prostituées”. Souvent elles sont habillées pareil.
D’accord sur le fait que pénaliser les clients est un peu mesquin.
Michel (qui n’a jamais eu recours à leurs services)
On ferait mieux de donner aux prostitués un vrai statut ainsi que l’accès à la sécu et la retraite au lieux de les traiter comme des animaux, de la taxer et leur mettre des amendes (et oui il n’y a pas que les clients, en général c’est pour racolage et sert de base pour des redressement fiscaux).
Il faudrait aussi réouvrir les bordels pour leur donner la sécurité et l’hygiène dans leur travail, au lieu de les laisser dans une pseudo clandestinité, et entre nous ces instituts sont légaux en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Suisse, en Espagne…etc encore une belle hypocrisie française et néo-féministe.
Le problème n’est que déplacé, c’est bien mieux pour les habitants du village, mais désormais elles sont 1km plus loin.