Il aura fallu plusieurs années de mécontentement et le fiasco de la neuvième génération pour que la Pokémon Company se décide à remettre ses méthodes en question. En novembre dernier, Pokémon version Écarlate et Violet arrivaient dans les bacs, non sans quelques accrocs. Les belles promesses d’un monde ouvert novateur pour la franchise et de nouvelles mécaniques de jeu se sont noyées dans un océan de problèmes techniques en tout genre. Ralentissements, bug graphiques et autres crash on fait du lancement de ces titres une véritable catastrophe. Un potentiel gâché tant le gameplay reste pourtant fun.
En cause : le développement hâté des productions Pokémon. Depuis le lancement de la franchise sur Gameboy en 1996 au Japon, les monstres de poche suivent des sorties annuelles quasi constantes. Cela a permis d’engendrer l’anime, les cartes et les nombreux produits dérivés qui ont formé l’expérience transmédia qui a su conquérir le monde. Seulement, la réalité actuelle de l’industrie vidéoludique ne permet plus de suivre une telle cadence sans quelques sacrifices. Le développement de jeux modernes demande du temps, une ressource précieuse dont manque le studio Game Freak, pressé par la Pokémon Company.
Si la réputation de la franchise n’est plus vraiment au beau fixe, il semblerait que la maison mère apprenne enfin de ses erreurs pour un avenir meilleur. Une interview du directeur général Takato Utsunomiya organisée à l’occasion des championnats du monde de Pokémon révèle une véritable remise en question.
Moins de Pokémon pour plus de qualité
En 2022, les joueurs Switch découvraient Légendes Pokémon Arceus ainsi que les versions Écarlate et Violet. En seulement neuf mois, trois titres majeurs faisaient leur apparition sur la console hybride de Nintendo. Porteurs d’innovations et de belles idées, ces titres ont pourtant souffert du manque d’affinage désormais caractéristique de la licence. Afin d’y remédier, les joueurs implorent Game Freak et la Pokémon Company de réduire le rythme de publication, un conseil enfin pris en considération.
Le média américain Comicbook s’est permis de poser la question qui fâche lors de son interview avec Utsunomiya : ce fameux calendrier de sortie est-il véritablement appliqué malgré ses conséquences restrictives ? Le COO de l’entreprise n’a pas hésité à répondre avec honnêteté. “Je pense qu’en général, si l’on regarde le passé, la voie que nous avons suivie jusqu’à présent a été celle d’une publication constante, de la sortie régulière de produits à cadence fixe, si l’on peut dire” explique-t-il avant d’ajouter “Je pense que nous fonctionnons toujours de cette manière, mais il y a de plus en plus de conversations, à mesure que les environnements de développement changent, sur la manière dont nous pouvons continuer à le faire tout en veillant à ce que des produits de qualité soient également introduits.“
Il ne fait aucun doute que la fin de sa réponse fait référence à l’état des derniers titres à leur sortie. Malgré la reconnaissance du problème, la Pokémon Company semble être déterminée à poursuivre ses sorties régulières. L’entreprise pourrait cependant envisager de réduire la cadence tout en conservant un format constant. Il leur aura tout de même fallu l’entièreté de la génération Switch pour comprendre la gravité de la situation. Croisons les doigts pour la prochaine aventure à destination de la prochaine console.
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