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Disney veut investir plus largement dans l’intelligence artificielle

En pleine grève, Disney veut se constituer une équipe entièrement dédiée à l’intelligence artificielle.

“Comprendre l’IA ou risquer l’obsolescence”. C’est ainsi qu’une source proche de Disney décrit la démarche de l’entreprise concernant l’intelligence artificielle. Alors que les technologies liées au machine-learning sont au cœur de nombreux débats, et particulièrement dans l’industrie culturelle, la firme aux grandes oreilles ambitionnerait de créer son unité entièrement consacrée à ces outils. C’est Reuters qui partage l’information, confirmée par une douzaine d’annonces de recrutement sur le portail dédié de la Walt Disney Company. Ces fiches de postes partagent toutes la mention concernant une expérience avec l’intelligence artificielle ou l’apprentissage automatique. Disney ambitionnerait de développer ce versant sur l’ensemble de ses activités, de la production d’œuvres cinématographiques et sérielles à la gestion de ses parcs et la publicité.

Réduire les coûts

Depuis le début de l’année 2023, Disney ne brille pas par ses résultats au box-office. Malgré un programme assez chargé à travers ses licences iconiques, le géant du divertissement semble éprouver quelques difficultés à rentrer dans ses frais. Autrefois reine du box-office, la franchise Marvel enchaîne les déconvenues. Avec un budget d’environ 200 millions de dollars (hors frais marketing), Ant-Man et la Guêpe : Quantumania n’a rapporté que 476,1 millions de dollars. Mickey espérait atteindre les 600 millions au terme de l’exploitation du troisième volet des aventures de Scott Lang. Plus surprenant, Indiana Jones 5 n’a pas non plus atteint ses objectifs. Malgré l’aura de son héros, et la promesse de beaux adieux pour Harrison Ford, la saga n’a pas renoué avec le succès. Pire, il pourrait s’imposer comme l’un des plus gros échecs de l’année. Avec une enveloppe colossale de 330 millions de dollars selon Deadline, il s’apprête à finir sa carrière dans les salles obscures avec moins de 400 millions de recettes. Si Barbie a prouvé que les films millionnaires avaient encore leur place dans les salles obscures après la pandémie, Disney veut réduire ses coûts pour éviter de telles déconvenues à l’avenir.

C’est là que l’intelligence artificielle pourrait entrer en jeu, en permettant à l’entreprise de Burbank de repenser sa stratégie pour réduire les budgets des productions. Reuters explique qu’il s’agirait là d’un “outil pour aider Disney à contrôler la flambée des coûts de production cinématographique et télévisuelle”.

Améliorer l’expérience dans les parcs

L’IA devrait aussi permettre à Disney d’améliorer l’expérience des visiteurs au sein de ses parcs d’attractions. Ce serait notamment le cas du service client, qui pourrait bénéficier d’interactions plus efficaces. Plus largement, les outils de machine-learning permettront aux Imagineers de faire naître de nouvelles attractions et spectacles. L’intelligence artificielle a par exemple déjà été utilisée pour donner vie à un animatronique inspiré de Groot. Le robot est capable de reproduire les mouvements et la personnalité du héros des Gardiens de la Galaxie. Il devrait à terme pouvoir évoluer en autonomie dans les parcs et converser avec les visiteurs pour parfaire l’expérience.

Une technologie qui fait débat

Reste que le déploiement de tels outils tombe à un moment charnière pour l’industrie cinématographique. Depuis le 2 mai dernier, le syndicat des scénaristes d’Hollywood a décrété une grève à durée indéterminée après l’échec des négociations avec l’AMPTP qui représente des studios et plateformes de streaming. L’organisation milite pour la définition d’un cadre légal concernant ces technologies. Comme les acteurs, en grève depuis le 15 juillet, il redoute que cet investissement sur le secteur ne se fasse à leurs dépens. Récemment, des figurants sur la série WandaVision ont confié avoir été scannés pour permettre la création de doublures numériques. Ils redoutent qu’un usage abusif des technologies liées à l’intelligence artificielle ne mette en danger toute la profession. Pour l’heure, les deux mouvements ne semblent pas encore avoir atteint une certaine résolution. Près de 100 jours après le début de la grève, les négociations reprennent mais n’ont pas encore porté leurs fruits.

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Source : Reuters

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