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SpaceX : résultats mitigés lors d’un test critique du booster Super Heavy

Le test du booster Super Heavy de SpaceX a pris fin plus tôt que prévu, mettant en évidence des problèmes de fiabilité des moteurs Raptor.

À la fin du mois de juillet, SpaceX a procédé à un test de remplissage de deux exemplaires du booster Super Heavy, le premier étage du fameux Starship. Cet essai a ouvert la voie à un test de mise à feu qui a été conduit hier sur le site de la Starbase, dans le sud du Texas.

Ces tests de mise à feu statiques — c’est-à-dire sans décollage — sont des étapes particulièrement importantes de la feuille de route. Ils permettent de vérifier que le système de propulsion fonctionne comme prévu, et que l’opérateur pourra faire confiance aux moteurs le moment venu.

C’est particulièrement crucial dans le cas de ce véhicule, car les moteurs ont joué un rôle crucial dans les événements du 20 avril dernier. C’est à cette date que le couple Starship-Super Heavy a quitté le pas de tir pour la première fois pour un vol suborbital inaugural. Les premiers objectifs — réussir à décoller et à passer le cap du Max-Q, le point de l’ascension où les contraintes mécaniques sont à leur paroxysme — ont été atteints.

Un test très attendu

Mais la mission était loin d’être un succès total pour autant. En effet, six des 33 moteurs Raptor du booster ont rencontré des problèmes techniques. Ces derniers ont contribué aux difficultés rencontrées lors de la séparation des deux étages. L’engin a fini par échapper à tout contrôle, forçant SpaceX à déclencher la procédure d’autodestruction. Le pas de tir a également été presque entièrement détruit, ce qui sera plus que problématique lorsqu’il s’agira d’entamer les opérations commerciales.

Malgré l’optimisme de façade d’Elon Musk — rien d’inhabituel chez SpaceX, sachant que l’entreprise assume ouvertement sa volonté d’empiler les échecs pour accélérer le processus d’innovation —, il s’agissait tout de même d’un revers considérable. En effet, ces Raptors se montrent récalcitrants depuis un long moment (voir notre article).

Le test d’hier était donc attendu avec une relative appréhension. D’après Ars Technica, le fait qu’il ait eu lieu un dimanche n’est d’ailleurs pas anodin. En effet, ces tests impliquent de fermer temporairement l’accès à une route publique, et SpaceX n’a l’autorisation de le faire que quelques week-ends par an. Selon l’auteur Eric Berger, cela témoigne d’un « sentiment d’urgence » qui devient de plus en plus perceptible.

Des résultats mitigés

Il y a deux bonnes nouvelles à en retenir. La première concerne le nouveau système de déluge installé pour protéger le pas de tir. Ces grandes gerbes d’eau permettent de diminuer l’impact des ondes sonores surpuissantes qui avaient pulvérisé la plaque de béton du pas de tir le 20 avril.

Le déluge semble avoir fonctionné de manière satisfaisante. Un pas en avant considérable, car l’entreprise ne pourrait tout simplement pas se permettre de devoir le reconstruire entièrement à chaque test et lancement.

Le nouveau système de déluge de SpaceX
© NASASPaceFlight

La seconde, c’est que les moteurs du colosse ont réussi à démarrer correctement.

Mais SpaceX a aussi des raisons de faire grise mine. En effet, le test s’est terminé nettement plus vite que prévu. Il était censé durer cinq secondes ; mais les équipes techniques ont fini par couper les moteurs après 2,74 secondes, soit à peu près la moitié de la durée prévue. Les implications de cet arrêt prématuré n’ont pas été expliquées ; il est possible qu’il s’agisse d’un problème technique au niveau des moteurs, mais il pourrait aussi s’agir d’un problème de valve externe ou d’une simple précaution.

L’autre mauvaise nouvelle, c’est que quatre des 33 moteurs eux se sont éteints prématurément. Cela indique que SpaceX n’a toujours pas réussi à résoudre les problèmes de fiabilité du Raptor, ce qui va encore retarder le processus.

La troisième version, actuellement en cours de développement, devrait permettre de combler cette lacune.  Mais SpaceX reste assez discret à ce sujet. Aucune information ne semble avoir filtré sur une éventuelle date de déploiement. D’après NextBigFuture, un test réalisé en mai dernier a confirmé que ce nouveau modèle est capable de fournir davantage de poussée. Mais la question de la fiabilité reste entière.

Il sera donc intéressant de voir si SpaceX va procéder à un second test de mise à feu statique dans les prochaines semaines, ou si les ingénieurs estimeront que les données ainsi collectées sont suffisantes pour se concentrer sur l’organisation du prochain vol suborbital.

SpaceX toujours empêtré dans un bourbier réglementaire

Car au-delà de soucis techniques, la firme a encore d’autres soucis réglementaires à régler avec la FAA, le gendarme américain de l’aéronautique. L’agence va devoir certifier le système d’autodestruction une nouvelle fois. C’est en effet un autre élément qui a posé problème le 20 avril. Pour des raisons de sécurité évidentes, l’autodestruction du véhicule est censée survenir immédiatement après l’envoi de la commande. Mais les ingénieurs ont dû patienter plus de 30 secondes entre le signal et l’explosion. Un délai inacceptable qui a fait froncer les sourcils des régulateurs.

Une fois que SpaceX aura réglé ce problème de délai, elle va aussi devoir obtenir une nouvelle licence de vol. Or, le processus pourrait être considérablement retardé. Plusieurs groupes de défense de l’environnement ont lancé une action en justice contre la FAA pour demander l’ouverture d’une nouvelle enquête sur l’impact environnemental du Starship.

Quel que soit le verdict, il est très improbable que le véhicule puisse décoller à nouveau avant que cette affaire ne soit résolue. Au moins, ce nouveau test aura certainement permis de collecter des données pour rassurer les régulateurs. Mais ce qui est sûr, c’est qu’Elon Musk va encore devoir ronger son frein quelque temps.

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2 commentaires
  1. Faudrais suivre ce que fait SpaceX avant de parler de SpaceX les raptor utiliser sur ce booster ne sont pas les dernières versions donc logique qu’ils ont les mêmes soucis d’allumage que sur le booster précédant surtout que ce booster était déjà presque fini avant la le teste de mise en orbite précédent.

  2. Article très objectif. Le commentaire précédent est juste tant que Space X ne communique officiellement. En effet si 4 raptor s’éteigne dès avant le décollage il est peut probable que le 1er test orbital puisse aller jusqu’au bout. Il faudrait donc un second tir statique de 5 s minimum pour valider un nouvel empilage et essai orbital

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