Apple ne plaisante pas avec les règles. Alors qu’une nouvelle réglementation doit arriver en Chine le 15 août, la marque à la pomme a déjà fait le ménage sur l’App Store, se plaçant en bon élève aux yeux de Pékin. Le texte de loi chinois demande à ce que tous les produits développés à partir de l’IA respectent « les valeurs socialistes fondamentales ».
Il est donc interdit pour ces produits de remettre en cause le pouvoir de l’État. Les développeurs qui ne peuvent pas appliquer ces limites à leur programme d’IA sont priés de fermer leur plateforme, avant que la censure ne s’en charge elle-même. Dans une lettre envoyée aux développeurs concernés, Apple a expliqué devoir supprimer ces logiciels, car ils « incluent du contenu illégal en Chine ». La firme de Cupertino n’a pas donné plus de précisions depuis.
Apple est le « bon élève » de Pékin
Parmi les applications qui ont vu leur travail disparaître de l’App Store, on compte notamment les solutions populaires comme Spark, ChatGAi Plus, OpenCat et ChatbotAI. Les développeurs doivent maintenant s’adapter. Spark, qui a beaucoup fait parler d’elle lors de son lancement à la fin du mois de juin, est réapparu sur l’App Store quelques heures après sa suppression.
Le service semble avoir reçu une mise à jour importante, « lissant » les réponses de l’IA, notamment sur des questions politiques et sécuritaires. Fin 2022 le peuple chinois s’était retrouvé dans la rue, demandant pour la première fois la démission du chef de l’État. Une contestation d’une violence inédite dans le pays, habitué à l’ordre.
Pékin serre la vis
Conscient de la fragilité de son pouvoir, Pékin a essayé de serrer encore plus le verrou autour de sa population. Il est donc hors de question de laisser des solutions informatives agir sur des millions de personnes, les faisant se questionner sur la légitimité de leur état autoritaire. La censure, massivement utilisée en Chine depuis l’arrivée au pouvoir du parti unique en 1949, atteint aujourd’hui des niveaux jamais vus.
Selon l’association Amnesty International, la situation a totalement dégénéré avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19 et les lois liberticides sur les déplacements de population. En fin d’année 2022, la Chine appliquait toujours des procédures de confinement strict dans certaines villes. Une pression constante sur la population qui a fini par allumer la flamme de la révolte.
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