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Donjons et Dragons : une suite pour le film mais à une seule condition

Donjons et Dragons n’a pas encore dit son dernier mot. Paramount Pictures veut faire une suite mais va devoir revoir sa stratégie.

Donjons et Dragons : L’honneur des Voleurs n’a pas eu le succès escompté. Si Paramount misait énormément sur cette adaptation du célèbre jeu de rôles, la proposition de Jonathan Goldstein et John Francis Daley n’a pas attiré les foules en salles, et ce, malgré une réception critique plutôt favorable. Cet appel à l’aventure dans la pure tradition du genre n’a récolté que 208, 2 millions de dollars à l’international pour un budget estimé à 150 millions. Sans les frais marketing, le casting a été convié à de nombreuses avant-premières, l’opération est loin d’être rentable. Donjons et Dragons est d’ailleurs l’un des nombreux flops de cette année 2023, décidément particulièrement difficile pour l’industrie et les acteurs historiques. Face à un tel score, il semblait ainsi peu probable qu’une suite soit actée. Si Paramount avait partagé son ambition de produire une série à destination de sa plateforme, l’entreprise éprouve logiquement quelques réticences à investir de nouveau dans la licence au cinéma.

Le patron du studio à la montagne enneigée apporte néanmoins quelques précisions. Interrogé par Variety, au sujet des échecs successifs de Babylon et L’honneur des voleurs, le PDG confie que tout n’est pas encore joué. Si le scénario de ce premier métrage se suffit à lui-même, l’emprunt aux jeux de rôles pourrait offrir aux deux scénaristes et réalisateurs l’occasion de poursuivre le voyage. Néanmoins, cela ne pourrait se faire qu’à une seule condition. Alors que les budgets alloués aux films d’envergure atteignent des sommets, Paramount veut revoir ses prétentions à la baisse. Résultat : Donjons et Dragons 2 devra avoir une facture beaucoup moins élevée. “Nous devons trouver une manière de le faire pour moins cher”. Reste que le premier film convoquait quelques stars du petit et du grand écran, à l’image d’Hugh Grant et Chris Pine qui incarnaient respectivement Forge Fitzwilliam et Edgin Darvis.

Une telle proposition de fantasy requiert également une importance quantité d’effets visuels et spéciaux, pour faire naître la magie de son univers. Ce sont autant de facteurs qui alourdissent irrémédiablement la note. Néanmoins, si l’intérêt du public est là, on imagine que Paramount trouvera une manière de faire quelques économies ici et là.

Des films de plus en plus chers ?

Cette année a été particulièrement rude pour les productions à gros budgets. De nombreuses licences qui semblaient pourtant très lucratives, se sont confrontés à des problématiques de rentabilité. La plupart des sorties de cette année 2023 accuse le “coût” de la crise Covid-19. La mise en place de mesures sanitaires strictes pendant les tournages a largement fait grimper les coûts de production des métrages. Selon les producteurs, cela représente une hausse située en 10 et 15%. La California Film Commission estime que les coûts supplémentaires représente 5% d’un budget.

Mais au-delà de cette augmentation liée aux contextes, on constate également une hausse importance des budgets alloués aux grosses productions. Comme le note le data-analyste Stephen Follows, les métrages dépassant largement les 100 millions de dollars sont de plus en plus nombreux. La médiane située en 2000 à 125 millions est désormais à plus de 200 millions. Avec ces enveloppes, il devient de plus en plus difficile d’atteindre la rentabilité financière. Quoi qu’il en soit, Paramount semble vouloir trouver une solution pour faire éclore une franchise Donjons et Dragons. Et cela passe par revoir sa stratégie de financement pour éviter un nouveau bide.

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10 commentaires
  1. Normal que les films coutent plus en plus cher il y a de moins en moins de scenario et de plus en plus de post production (effets scpéciaux pour les trentenaires qui lisent ça). Ils feraient des films directement en images de synthèse ça couterait moins cher.
    Et franchement le wokisme à tellement plombé de films, car là, franchement Michelle Rodriguez comme guerrier bad ass pas trop crédible comparé à par exemple un Hafthor (la montagne de GoT), ils auraient pu mettre aussi Baustita ou the Rock comme bonne fée la cousine de clochette…
    Le cinéma s’est englué dans les effets spéciaux et la propagande idéologique au lieu rester comme avant, seul modéle cohérrent, vu que la quasi totalité des films actuels ne sont que des remakes, ou s’inspirent, ou sont des suites de films qui ont marchés mais sur un autre modèle que tout les masses apprecient, sinon les sociétés de productions ne s’en inspireraient pas.

  2. Bruno-ouin-ouin-cé-le-wokisme n’est pas content parce qu’on a OSÉ choisir une femme pour incarner le barbare. Bruno-ouin-ouin n’a pas dû souvent jouer à Donjons et Dragons, où on se contrefout du sexe du personnage. Sa vie ne doit pas non plus être facile, s’il suffit de ça pour l’énerver.

    Ce film était très bien, un bon divertissement, à l’ancienne, sans le méta et les blagues épuisantes de Marvel. C’était frais, réjouissant, Michelle Rodriguez (et le reste du cast) faisaient parfaitement le boulot et les bandes-annonces n’annonçaient pas du tout le produit final, qui était au final bien meilleur. Bref, ça faisait longtemps que je n’avais pas passé un bon moment devant un gros blockbuster et celui-ci valait le détour. Manifestement il n’est pas pour les fragiles “ouin-ouin c’est une femme mais elle est forte, quel scandale” mais les autres, vous pouvez foncer sans souci.

    1. Bien dit Mitch. Je relève aussi le personnage de Simon qui est un immense progrès comparé à celui de Snails dans le Donjon et Dragon de 2000. En fait, la distance entre Simon et Snails est la même que celle qui nous sépare des “anti-wokistes” qui ont défilé à Charlottesville en 2017.

  3. Bruno le mec qui s’attendait à voir un film d’Heroic Fantasy tradi et qui a pas compris qu’il était face un film méta d’une partie de DnD avec tous les trucs débiles de joueurs et improvisation de MJ que ça peut contenir.
    Bah oui, dans DnD on peut faire une barbare et ça pose de problème à personne, tant que ça respecte les règles du jeu.

    1. Non seulement jouer une barbare n’est pas contraire au règle mais c’est en accord avec le background des Royaumes oubliés. Pour exemple, s’il est vrai que les barbares du Ruathym ont une culture patriarcale, ceux de Luskan sont acquis à l’égalité des sexes.

  4. Je confirme le film est vraiment très bien et la bande annonce n’y fais pas honneur et c’est dommage.
    On est vraiment dans la licence auquel le film s’inspire et pour avoir juste jouer au D&D en veux vidéo (la série Baldur’s), on est complètement dedans.
    Et peut être que les que les non initiés ne comprendraient pas les nombreux clins d’oeil et références à la licence. D’où un prise peut être trop 1er degré pour ces personnes.

    En tout cas on passe un tres bon moment ,les acteurs sont topet j’ai mm acheté le Blue Ray, c’est beau dire.

  5. Je n’ai jamais eu d’expérience avec DnD et je me suis régalé avec le film et l’univers. L’humour, les effets spéciaux, les acteurs … Un bon film qui mérite amplement une suite !!!
    Dommage que cela coûte si chère car on aura peoba pas une suite à la hauteur de ce premier volet

  6. Il est aussi ridicule de critiquer la crédibilité de Michelle Rodriguez en tant que barbare que d’évoquer les méfaits du wokisme, dernière théorie du complot en vogue chez l’extrême-droite/les cultistes d’Hextor et leurs imitateurs. Holga est certainement un personnage moins choquant (et humiliant) pour les fans de D&D que celui Snails dans le film de Courtney Salomon. Ce suppose que l’odieux rôle attribué au pauvre Marlon Wayans était conforme aux attentes des “anti-wokistes”.
    Depuis toujours, les univers de D&D ou de Pathfinder mettent en scène des cultures égalitaires où les femmes ont les mêmes droits que les hommes. Il existe donc des communautés barbares dans lesquelles les femmes et hommes sont égaux dans la corvée de bataille comme l’accès aux fonctions dirigeantes.
    On remarquera que le multivers de D&D a toujours été pensé avec le désir de battre en brèche les clichés manichéens:
    -Les espèces “maléfiques” comportent des communautés bonnes et les dissidents drows vénérant Elistraée et les orcs Sharakim.
    -Un tieffeling descendant d’un diable ou démon peut entendre l’appel du Croisé et devenir paladin.
    -Des héroïnes palaches, chevaleresse, magiciennes qui jouent un rôle de premier plan, c’est courant.
    -Dans l’univers d’Eberron, univers qui incorpore tout ce qui existe dans D&D, les contraintes d’alignement sont toutes levées et les divergences sont normales: moines chaotiques mauvais, barbares loyaux bons, dragons rouges neutre bons.
    -Dans l’univers de Dragonstar, les alignements traditionnels sont maintenus mais l’Empire draconique rejette toute discrimination de droits et devoirs fondée sur l’alignement ou l’espèce (Logique pour Etat galactique gouverné collégialement par les dragons de toute allégeance)
    Le problème de D&D l’honneur des voleurs, c’est d’abord un problème de timing puisqu’il a été concurrencé à sa sortie par des John Wick 4, Super Mario Bros, les Gardiens de la Galaxie 4, etc… Il y a ensuite le dosage entre la satire des fans de D&D (l’épisode des dévoreurs d’intellect…) et le fan service ésotérique (Pourquoi est-ce Thay tente d’annexer Neverwinter!? C’est comme si la Russie de 2013 avait tenté d’annexer Calais) avec des coûts de production forcément élevé à moins bacler les effets spéciaux.
    Au final, on a un divertissement honnête en France mais pas forcément bien reçu ailleurs. Je suis d’avis que l’univers de D&D n’est pas adaptable au cinéma, faute des moyens et talents nécessaires à cette fin. A moins de gérer l’affaire comme le développement du Marvelverse, il faut se tourner vers une série et la gérer à la façon de la série “Avatar, le dernier maître de l’Air” de Netflix.

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