En 2004, Disney adaptait l’une de ses attractions emblématiques. Enorgueilli par le succès de Pirates des Caraïbes, saga de tous les superlatifs qui a même réussi à faire oublier qu’elle était inspirée d’une croisière à Disneyland, la firme offrait à Eddy Murphy le premier rôle du Le Manoir Hanté et les 999 fantômes. Devant la caméra de Rob Minkoff, l’acteur américain campait un agent immobilier invité avec sa petite famille à visiter une vieille bâtisse qui va être mise en vente. Mais ce séjour va prendre une tournure inattendue lorsqu’un orage oblige nos héros à passer une nuit au sein de ce manoir grinçant. Avec un jeune public en ligne de mire, cette histoire de fantôme n’avait néanmoins pas séduit. Au box-office, il affichait seulement 24,3 millions de dollars de recette au terme de son premier week-end d’exploitation sur le sol américain.
Nous voici rendus en 2023 avec une relecture qui promettait de rendre à l’univers ses lettres de noblesse, mais n’a pas réussi à briser la malédiction. La proposition de Justin Simien s’impose comme le pire démarrage pour un film adapté d’une attraction depuis vingt ans. Le Manoir Hanté n’atteint pas les objectifs fixés par Disney, il se retrouve écrasé sous le poids de deux productions autrement plus populaires : Barbie et Oppenheimer. Il affiche des recettes à 24,2 millions de dollars aux États-Unis. La firme aux grandes oreilles espérait dépasser les 30 millions. Avec un budget estimé à 150 millions de dollars, le film porté par Rosario Dawson et Lakeith Stanfield va devoir engranger de précieux billets sur la durée pour atteindre une certaine rentabilité. Le box-office international n’est pas encore connu, mais la tendance ne semble pas être en faveur du film.
Une promotion fantomatique
Le Manoir Hanté débarque au cinéma à une période particulièrement tendue pour le secteur. Depuis le 14 juillet, le syndicat des acteurs d’Hollywood, la SAG-AFTRA a acté une grève à la durée indéterminée. Depuis cette date, les syndiques ne peuvent plus se rendre sur les plateaux et faire la promotion de leurs prochains films. L’avant-première du Manoir Hanté à Disneyland Anaheim a d’ailleurs été le premier événement d’ampleur impacté par le mouvement. Le samedi 15 juillet, le casting était aux abonnés absents. Le tapis rouge du blockbuster estival était dépourvu de ses stars. À la place, ce sont les producteurs et le réalisateur qui ont assuré la promotion lors de l’événement. Des personnages costumés du parc se sont également invités pour attirer les regards des visiteurs et du public.
Les restrictions de la grève ne s’arrêtent d’ailleurs pas à la seule tenue d’événements, les acteurs ne peuvent pas non plus prendre part au bal des interviews. Disney a néanmoins trouvé une parade, en usant de moyens événementiels pour remettre sa production au cœur des discussions. Une station déserte du métro a par exemple été décorée pour l’occasion. Reste que les premières critiques assez peu enthousiastes auront sans doute eu raison de l’intérêt des amateurs. Sur Rotten Tomatoes, il ne cumule que 42% de critiques positives pour la presse. Le public est plus indulgent avec 86%. On est quand même loin du coup de cœur immédiat.
Disney enchaîne les désillusions après les résultats modestes d’Élémentaire et l’échec d’Indiana Jones et le Cadran de la Destinée. Le cinquième et dernier volet des aventures du professeur Jones n’a pas réussi à atteindre la rentabilité. Avec son budget colossal, le film porté par Harrison Ford n’a dépassé que très difficilement la barre des 300 millions de dollars à l’international.
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