Rendre Call of Duty exclusif à Battle.net sur les PC a été un « échec retentissant », d’après les propres mots de Microsoft repérés dans un document déposé en justice pendant le procès qui a opposé l’entreprise à la FTC, le gendarme américain de la concurrence. En 2018, Activision avait annoncé que la version PC de Call of Duty : Black Ops 4 ne serait pas disponible sur Steam, mais serait lancée en exclusivité sur le service Battle.net de Blizzard.
La bataille judiciaire derrière Call of Duty
Malgré la frustration des fans, l’éditeur a maintenu sa décision pendant près de cinq ans. Mais voilà, l’an dernier, la société a fait marche arrière en proposant Call of Duty Modern Warfare II sur Steam. Selon les documents judiciaires, cette décision a été motivée par l’échec des efforts d’Activision pour développer Battle.net grâce à la franchise Call of Duty.
Ces documents révèlent des détails intéressants qui plaident en faveur de Microsoft. Les avocats du groupe ont utilisé cet exemple pour démontrer qu’une plateforme (les consoles, les boutiques en ligne et les services de streaming de jeux) n’a pas besoin de Call of Duty pour réussir et que l’accès à la populaire série de FPS ne garantit pas le succès.
La stratégie derrière la décision de limiter la distribution du FPS à un seul service était d’attirer des utilisateurs vers Battle.net, et ainsi de faire gonfler la taille de la communauté de la plateforme de jeux maison. Cette stratégie n’a pas porté ses fruits, car le nombre d’utilisateurs actifs mensuels de Battle.net est resté « relativement stable durant la période où il avait l’accès exclusif [à Call of Duty] ». Pendant ce temps, le nombre d’utilisateurs actifs mensuels de Steam a augmenté de manière sensible, passant de 67 millions d’utilisateurs en 2017 à 132 millions en 2021.
Les avocats de Microsoft ont voulu démontrer que l’accès exclusif à Call of Duty n’est pas nécessaire ou suffisant pour faire le succès d’une plateforme, et que même lorsqu’une plateforme le possède, cela ne signifie pas qu’elle connaîtra une forte augmentation de ses clients. Par conséquent, même si Microsoft rendait Call of Duty exclusif à Xbox, cela n’aurait pas d’importance car il existe déjà des plateformes qui ont réussi sans le jeu. Ils citent également la Nintendo Switch comme exemple de succès, malgré l’absence de Call of Duty.
Le document judiciaire souligne que si le contenu d’Activision devenait exclusif à Xbox, Sony, le fabricant de la PlayStation, pourrait réagir de diverses manières, notamment en baissant les prix ou en achetant d’autres studios et éditeurs tiers. Il convient toutefois de noter que même lorsque CoD était exclusif à Battle.net, le jeu restait accessible à tous les propriétaires d’un PC. Ce ne serait pas le cas pour les propriétaires de PlayStation si Call of Duty devenait une exclusivité Xbox.
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