L’Europe s’est beaucoup investie dans la régulation des technologies, notamment en introduisant le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) il y a cinq ans. Cette réglementation stricte a donné aux Européens de nouveaux droits pour protéger et contrôler leurs données. Toutefois, malgré plusieurs propositions de la part de cadres de la tech, de lanceurs d’alerte et de membres du Congrès américain, Didier Reynders soutient qu’il n’y a eu aucune « vraie suite » aux États-Unis.
Le coût de l’inaction américaine
Le Commissaire Européen à la Justice, en visite aux États-Unis, craint que l’histoire ne se répète avec la régulation de l’intelligence artificielle, ce qui laisserait cette technologie sans contrôle. Reynders insiste sur l’importance d’une approche commune en matière de régulation de l’IA entre les États-Unis et l’Europe. Si le futur « AI Act » de l’UE n’est pas apparié à des règles américaines, il sera plus difficile de demander aux géants de la tech de se conformer pleinement et de changer leur mode de fonctionnement.
ChatGPT, le chatbot développé par OpenAI, se retrouve sous le feu des projecteurs, aussi bien en matière de respect de la vie privée qu’en termes de régulation spécifique à l’IA. Reynders indique qu’un ensemble de principes communs pour tous les États membres sur le traitement de ChatGPT (disponible sur télécharger.com) est attendu d’ici la fin de l’année. Cela pourrait contraindre OpenAI à apporter des ajustements supplémentaires à la collecte et à la conservation des données de son chatbot.
Didier Reynders plaide en faveur d’une plus grande ouverture des technologies d’IA. Il souhaite voir plus de modèles de génération de texte, comme ceux qui alimentent les chatbots diffusés en tant que logiciels open-source, ce qui permettrait à d’autres entités de les utiliser et de les améliorer. Il insiste sur le fait que l’accès au marché doit être possible pour les start-ups et de nombreuses autres entreprises, et que l’open-source pourrait être un élément clé pour y parvenir.
Cette visite du dirigeant européen coïncide avec une victoire commune pour les officiels de l’UE et des États-Unis. Ils ont finalisé un troisième accord permettant aux entreprises de stocker les données des citoyens de l’UE sur des serveurs américains. Didier Reynders insiste sur le fait que l’accord ne force pas les entreprises à stocker les données dans l’UE, où la capacité de stockage dans le cloud est relativement limitée. Dans un tout autre dossier, Reynders planche également sur la question de la « fatigue des cookies », ce phénomène qui bombarde l’internaute de pop-ups lui demandant le consentement pour l’utilisation de cookies lors de la navigation sur le web. Espérons que des solutions arriveront rapidement…
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