Le 3 août 2022, une adolescente de 15 ans est enlevée par Ethan Roberts. Ce pédocriminel de 28 ans aurait échangé avec elle sur internet avant de traverser le pays pour aller à sa rencontre en Virginie. Mais après onze jours d’une traque dans tous les États-Unis, le FBI a réussi à localiser la jeune fille, mettant fin par la même occasion à son calvaire.
Elle ne doit son salut qu’à sa Nintendo Switch, et à l’intelligence d’une amie. La console de jeux avait été le seul objet qu’elle avait réussi à embarquer avec elle lors de son kidnapping. Au cours de son enlèvement, elle se connecte à internet avec sa console. Elle ne pense alors même pas pouvoir être localisée, mais espère plutôt échanger en ligne avec des amis.
Lors de la connexion de la console à internet, une de ses proches reçoit une notification sur sa propre console. Ce système a été mis en place par Nintendo (et d’autres constructeurs) pour permettre aux personnes se connaissant de jouer ensemble. Alertée par cette notification, elle prévient les autorités.
Le FBI n’a alors besoin que de quelques heures pour localiser la console et envoyer une équipe sur place. Franck Milstead, ancien directeur de la Sécurité publique d’Arizona a reconnu que ce geste héroïque était loin d’être banal, surtout qu’il a été réalisé par un enfant. De son côté Ethan Roberts a été condamnée à 30 ans de prison pour pédopornographie, enlèvement de mineurs avec l’intention de l’agresser sexuellement. Il n’a pas fait appel de la décision.
Tous sur écoute ?
Si cette affaire se termine bien, elle démontre une fois de plus la facilité avec laquelle les autorités sont capables de surveiller nos moindres faits et gestes. En quelques heures, le FBI disposait de l’adresse exacte de la jeune fille, ainsi que de l’ensemble de ses actions en ligne. Si ces données étaient ici inutiles, le simple fait qu’elles soient collectées doit nous maintenir en alerte sur le sort que nous accordons à nos données personnelles.
La géolocalisation des objets connectés est devenue une évidence en 2023, mais cette dernière n’amène pas que des Happy Ends. Avec son traceur « AirTag », Apple le sait mieux que personne. Depuis la mise en vente de ce produit il y a un peu plus d’un an, les cas de harcèlement se multiplient. Le scénario classique étant un ex-mari jaloux et possessif cherchant à épier les moindres faits et gestes de son ancienne compagne.
L’exemple le plus tragique de cette situation reste la mort d’un jeune homme, tué par sa petite amie dans un pub d’Indianapolis. En utilisant un AirTag d’Apple, elle avait pu connaître sa position précise. Elle s’est donc rendue sur place avant de lui foncer dessus en voiture. Lors de l’arrivée de la police sur place l’homme était déjà mort, roué de coups par sa compagne.
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