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Foo Fighters : le projet de la Space Force pour lutter contre les missiles hypersoniques

Alors que le développement d’une génération de missiles hypersoniques avance de plus en plus vite, les États-Unis veulent se doter d’une constellation de satellites spécialisés dans le suivi de ces armes.

D’après une proposition de contrat repérée par Space.com, la Space Force américaine cherche en ce moment à mettre en place une nouvelle constellation de satellites. Mais il ne s’agirait pas de satellites consacrés à la navigation, comme Galileo, ou de satellites web comme Starlink. À la place, ils seront consacrés au suivi des missiles hypersoniques.

Ce terme désigne des engins capables de voler au-delà de Mach 5, soit cinq fois la vitesse du son. Ils présentent donc un potentiel destructeur extrêmement important, car à l’heure actuelle, ils seraient théoriquement trop rapides pour être interceptés de la même manière qu’un missile classique.

Il s’agit donc d’une priorité pour les plus grandes puissances de la planète. On peut citer la Chine qui a récemment inauguré une installation de test hypersonique. Les États-Unis sont bien évidemment de la partie, avec leur Long-Range Hypersonic Weapon qui est entré en service en 2023.

En revanche, ce nouveau programme baptisé Foo Fighter (rien à voir avec le groupe de rock de Dave Grohl; il s’agit d’une référence aux mystérieux ovnis décrits par les aviateurs de la Seconde Guerre mondiale) se concentre plutôt sur l’aspect défensif. Les huit satellites qui constitueront cette constellation seront équipés de capteurs optiques et infrarouges qui permettront de suivre ces missiles à la trace. Dans l’idéal, cela permettra de le détecter et de calculer leur trajectoire suffisamment tôt pour les intercepter avant l’impact.

Un projet secret-défense aux contours flous

Les détails du projet demeurent cependant assez obscurs. La proposition de contrat ne donne aucune précision sur les spécifications techniques attendues par la Space Force. Le texte n’indique pas quelle gamme d’appareils cette constellation serait capable de gérer.

Certes, il mentionne explicitement les missiles hypersoniques, mais il s’agit d’une grande famille d’appareils qui comporte plusieurs variantes aux capacités très différentes. Par exemple, à la fin du mois de juin, la France a procédé au test inaugural de son tout premier planeur hypersonique.

La particularité de ces engins, c’est qu’ils ne sont pas des missiles balistiques à proprement parler. Au lieu de s’élever à quelques centaines de kilomètres avant de plonger droit vers leur cible en suivant une trajectoire bien définie, ils sont capables de réaliser des manœuvres complexes en cours de route en exploitant les propriétés physiques des différentes couches de l’atmosphère.

Contrairement à un missile standard, ils peuvent donc faire varier leur trajectoire à loisir, ce qui complique énormément les calculs sur lesquels s’appuient les systèmes d’interception. Le document ne précise pas si la constellation Foo Fighters sera capable d’anticiper la trajectoire de ces planeurs de nouvelle génération en temps réel.

Mais le rendu 3D de la Space Force présenté en tête d’article pourrait comporter un indice. Dans la ligne de mire du satellite, on observe trois engins aux trajectoires tortueuses qui pourraient effectivement correspondre à des planeurs hypersoniques, ce qui suggère que l’agence vise aussi ce genre d’engin.

Quel partenaire pour la Space Force ?

Quoi qu’il en soit, l’agence semble avoir une idée assez précise de ce qu’elle attend de son futur partenaire, mais toutes ces informations sont contenues dans un document classé « Top Secret ». Il ne pourra être communiqué au prestataire qu’avec l’aval du Pentagone.

Ce détail réduit considérablement le nombre de candidats potentiels. On peut s’attendre à ce que le gouvernement mise sur l’un de ses collaborateurs de longue date. Il pourrait par exemple s’agir de Raytheon ou Northrop Grumman, deux titans de l’industrie militaire américaine. Tous deux disposent à la fois de relations privilégiées avec le gouvernement et d’une expertise considérable sur les technologies qui pourraient permettre de développer un tel système. Mais la Space Force pourrait tout de même se tourner vers un nom moins connu.

Connaissant l’importance stratégique de cette technologie, le grand public n’aura certainement pas accès à tous les détails. Mais il sera intéressant de voir si l’agence de développement de la Space Force laissera filtrer quelques informations d’ici le déploiement prévu en 2026, car le pistage de ces objets aujourd’hui quasiment insaisissables représente un défi d’ingénierie assez fascinant.

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Source : Space.com

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