Même si elle accuse encore un retard significatif sur les leaders du secteur, l’aérospatiale indienne fait partie des jeunes pousses qui montent en puissance à vue d’œil. Après un échec de dernière minute en 2019, l’agence spatiale nationale (ISRO) va retenter de poser des engins sur la Lune en cette fin de semaine.
C’est une échéance très importante pour le pays de Narendra Modi. En cas de succès, l’Inde rejoindra le club très fermé des nations qui ont posé leurs propres engins sur la Lune. À l’heure actuelle, seuls les États-Unis, la Russie (ou plutôt, l’Union soviétique) et la Chine y sont déjà parvenus.
Nouvelle tentative après un échec de dernière minute
Ce n’est pas la première fois que l’Inde tente d’y parvenir. Le dernier essai remonte à 2019, avec la mission Chandrayaan-2. L’ISRO était alors passée à deux doigts de toucher au but et d’entrer dans la cour des grands.
La fusée a décollé sans encombre avant de prendre le chemin de la Lune. Le véhicule a ensuite réussi à y déployer une sonde qui est toujours en activité aujourd’hui. Mais la mission a tourné au vinaigre au dernier moment.
Le système de propulsion du véhicule a rencontré un dysfonctionnement qui l’a empêché de freiner lors de la dernière phase d’approche. Elle a donc terminé sa course avec fracas en s’écrasant à la surface de la Lune. Un crève-cœur pour les ingénieurs, qui ont vu des années d’efforts se transformer en gros cratère.
Depuis, les troupes de l’ISRO ont travaillé d’arrache-pied pour préparer une nouvelle mission, sobrement baptisée Chandrayaan-3. Le décollage de la fusée Launch Vehicle Mark-III, ou LMV3, est prévu le 14 juillet, jour de notre fête nationale. Si tout se déroule comme prévu, les Français ne seront donc pas les seuls à se réjouir ce vendredi.
Des enjeux considérables
L’objectif de la mission est d’atteindre le pôle Sud de la Lune, ce qui représenterait un sacré exploit technique. Et pour cause : jusqu’à présent, aucun véhicule spatial n’a rallié cette zone particulièrement difficile d’accès.
Il s’agirait donc d’une grande première qui cimenterait la place de l’Inde dans le gotha de l’aérospatiale mondiale. Un progrès impressionnant, quinze ans à peine après le déploiement de sa première sonde en orbite de la Lune avec la mission Chandrayaan-1.
Les troupes de l’ISRO espèrent déployer deux véhicules : l’alunisseur en lui-même, mais aussi un petit rover. Tous deux sont dotés de leurs propres instruments scientifiques qui permettront d’extraire des informations précieuses de cette région encore mystérieuse.
Ils chercheront notamment à prélever quelques échantillons de glace lunaire, dont la présence a justement été confirmée pour la première fois par la sonde Chandrayaan-1 en 2008. Là encore, il s’agirait d’une grande première.
En parallèle, ils vont aussi y effectuer des mesures qui auraient été relativement classiques à un autre endroit, mais qui n’ont jamais été réalisées dans cette région de la Lune. Ces données seront particulièrement intéressantes. Car pour rappel, c’est aussi dans cette région que la NASA prévoit d’envoyer des astronautes lors d’Artemis 3, la mission qui marquera le grand retour de l’humanité sur la Lune d’ici quelques années. L’agence pourra donc avoir une meilleure idée de ce qui attend l’équipage sur place.
Comment suivre le décollage ?
Le lancement sera diffusé sur la chaîne YouTube de l’ISRO, ci-dessous. Sous réserve que la météo se montre clémente, le départ de la mission est prévu à 14 h 5 heure locale — 11 h 05 pour le public français. Le direct commencera environ une heure avant le compte à rebours, soit à 10 h 05 dans l’Hexaone. De quoi s’occuper avant les célébrations du 14 juillet, en espérant que ce lancement ne se termine pas en feu d’artifice.
Mais il faudra patienter avant de crier victoire. L’alunissage en lui-même n’est prévu qu’à la fin du mois d’août. Nous vous donnons donc rendez-vous le mois prochain pour suivre cette étape critique, en espérant que l’histoire de Chandrayaan-3 se termine mieux que celle de son prédécesseur.
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