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La France inaugure le premier site de production d’hydrogène offshore au monde

Forte du succès de son projet pilote, la société nantaise Lhyfe va enchaîner avec une nouvelle version capable de produire quatre tonnes d’hydrogène bas-carbone par jour.

Le tout premier site de production d’hydrogène offshore au monde vient de débuter ses opérations au large du Croisic, en Loire-Atlantique. Ce projet pilote conçu par la société Lhyfe a produit ses premiers kilogrammes d’hydrogène, et ses concepteurs y voient un pas encourageant vers la mise en place d’un nouveau paradigme énergétique.

Cela fait déjà belle lurette que l’hydrogène a été identifié comme un candidat intéressant pour répondre à la crise environnementale actuelle. L’un des principaux arguments en sa faveur, c’est que sa combustion ne produit pas de dioxyde de carbone, qui reste l’un des principaux gaz à effet de serre.

Certes, il ne s’agit pas d’une panacée immédiate pour autant (voir ce document de l’IFP). Il reste encore des questions en suspens, notamment par rapport à la logistique et à la production de ce gaz. Il faudra aussi tenir compte de son impact environnemental indirect. Mais cette approche demeure tout de même séduisante à bien des égards.

Par exemple, de nombreux industriels considèrent l’hydrogène comme une alternative durable et saine aux combustibles fossiles qui alimentent encore le plus gros du parc automobile mondial. On peut notamment citer Toyota et Hyundai, qui travaillent depuis des années sur des véhicules propulsés par des piles hydrogène. De nombreux projets dits « de transition » sont aussi apparus ces dernières années.

Et cela ne concerne pas seulement le monde des transports. De plus en plus de startups et d’entreprises déjà bien implantées explorent différentes idées pour alimenter les réseaux électriques mondiaux à l’aide de ce gaz.

La première centrale à hydrogène offshore

Mais le souci, c’est qu’à l’heure actuelle, personne n’a encore trouvé une méthode économiquement viable qui permettrait de produire suffisamment d’hydrogène « vert » pour subvenir aux besoins de toute la planète. Et pour cause : la production de masse de ce gaz implique d’avoir recours à d’énormes électrolyseurs extrêmement énergivores.

C’est là qu’intervient la société nantaise Lhyfe. Son objectif revendiqué : diminuer massivement les émissions de gaz à effet de serre mondiales en générant de grandes quantités de ce gaz en utilisant uniquement de l’énergie renouvelable.

Pour y parvenir, la startup s’est associée à Plug pour construire une installation baptisée Sealhyfe. L’ensemble est constitué d’un électrolyseur d’1 MW alimenté par une éolienne flottante. Cette installation a été testée de septembre 2022 à mai 2023 dans le port de Saint-Nazaire.

Pendant cette période, l’entreprise a mené un tas de tests pour mesurer les performances et la durabilité de son système. Lhyfe a aussi beaucoup travaillé sur l’aspect logiciel. Ses ingénieurs ont développé une série d’algorithmes pour permettre à l’installation de fonctionner en autonomie avec un minimum d’intervention humaine.

Une fois satisfaite du résultat, la firme a pu passer à la phase concrète. Le 19 mai, la plateforme a été remorquée vers le Croisic, puis installée à une vingtaine de kilomètres de la côte. Elle a ensuite été connectée à un réseau de distribution dédié, puis remise en service en moins de 48 heures, après quoi elle a rapidement produit ses « premiers kilos d’hydrogène ».

La centrale à hydrogène offshore de Lhyfe
© Lhyfe

Un beau succès pour l’entreprise française, qui s’en est réjouie dans un communiqué de presse. « Nos sommes très fiers d’être les premiers au monde à produire ainsi de l’hydrogène en mer », a déclaré le fondateur Matthieu Guesné.

Un projet soutenu par la Commission européenne

Mais le document précise aussi qu’il ne s’agit que d’une première étape. Lhyfe va désormais répliquer scrupuleusement tous les tests menés dans le port de Saint-Nazaire. L’objectif de cette démarche est de vérifier que leurs modèles tiennent toujours debout pour confirmer le potentiel économique et environnemental de cette approche. Ce test offshore permettra aussi d’identifier les enjeux d’une telle opération en termes de maintenance, ainsi que l’impact de la plateforme sur son environnement direct.

La firme a profité de l’occasion pour annoncer que son projet, baptisé HOPE, avait attiré l’attention du Partenariat Européen pour l’Hydrogène Propre. Ce programme qui dépend de la Commission européenne va désormais subventionner le prochain projet de la société nantaise et de ses huit partenaires à hauteur de 20 millions d’euros.

Cela permettra à Lhyfe de procéder à une montée en échelle « sans précédent » dans le monde de l’hydrogène bas-carbone. Son prochain objectif dans le cadre du projet HOPE de mettre en place un électrolyseur de 10 MW, théoriquement capable de produire jusqu’à quatre tonnes d’hydrogène par jour. Sur le papier, cela représente environ 130 000 kWh d’énergie propre quotidiennement — même si le rendement réel serait évidemment inférieur. Pour référence, un foyer français moyen consomme un peu moins de 4700 kWh par an selon Engie.

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Source : Lhyfe

1 commentaire
  1. Et avec l’electricité produit on roulerait 5 fois la distance qu’une voiture a hydrogène pourrait roulait une abération, seul interet pour les futur avions a hydrogène

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