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Le Revenge Porn et les deepfakes deviennent un crime au Royaume-Uni

L’Angleterre et le Pays de Galles viennent d’annoncer deux mesures fortes contre le revenge porn et les deppfakes.

L’Angleterre et le Pays de Galles ont frappé fort cette semaine, en sévissant contre les violences sexistes et sexuelles en ligne. À partir de cette année, la diffusion de contenus pornographiques basés sur le deepfake – cette technologie qui consiste à créer de fausses vidéos grâce à l’IA, souvent en intégrant le visage d’une personne sur un acte sexuel sera considéré comme un crime. Le revenge porn lui aussi est concerné par l’application d’une série de nouvelles mesures, et sera désormais plus facile à poursuivre.

Criminaliser les deepfakes

En ligne de mire, les sites spécialisés dans la diffusion de deepfake pornographiques, qu’ils concernent ou non des personnalités connues. Dorénavant, publier ou partager ce type de contenu sera considéré comme un crime, et non plus un simple délit. Il faut dire que le phénomène prend de l’ampleur, avec 38 millions de visites au cours de l’année 2021 sur l’une des plateformes leader du marché.

Cette criminalisation marque un tournant décisif dans la loi britannique. En plus d’être plus lourdement sanctionnés, les crimes sexuels désignent les infractions les plus graves, au même titre que les agressions sexuelles et les viols.

Faciliter la poursuite du revenge porn

Dans la continuité des mesures prises par le gouvernement britannique, les législations contre le revenge porn vont, elles aussi, durcir le ton. Dorénavant, il ne sera plus nécessaire de prouver l’impact psychologique sur la victime. Conformément aux directives de la Online Safety Bill, qui prévoyait déjà de faire sauter le chiffrement sur les services de messagerie, les diffuseurs de revenge porn risquent jusqu’à six mois de prison fermes. Si l’accusation réussit à prouver la volonté de nuire et d’humilier, la peine passe à deux ans, avec inscription au registre des délinquants sexuels. 

Le terme revenge porn pourrait lui aussi être repensé, afin de déculpabiliser les victimes sur l’idée erronée d’une “vengeance” qu’elles auraient mérité. Selon une étude menée par la Cyber ​​Civil Rights Initiative en 2017, l’utilisation du mot revenge (vengeance) serait “un terme inapproprié, étant donné que la vengeance ou le fait de blesser la victime n’est pas la motivation principale de ceux qui partagent des images ou des vidéos non consenties“. Le terme “abus sexuel basé sur l’image” sera désormais privilégié en droit britannique.

Bientôt une décision similaire en France ?

En France, le revenge porn comme les deepfakes sont des délits passibles de deux ans d’emprisonnement et 60 000 € d’amende. Pour le moment, il n’est pas question de criminaliser les deux actes. Reste que l’action britannique pourrait encourager d’autres nations du vieux continent à prendre des décisions semblables.

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