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Ariane 6 : deux essais critiques vont avoir lieu à Kourou

A quelques jours de la retraite officielle d’Ariane 5, son héritière commence à se rapprocher du vol inaugural que toute l’Europe attend avec impatience.

Le 4 juillet prochain, la fusée Ariane 5 décollera pour la 117e et dernière fois – une échéance très importante pour toute l’aérospatiale européenne, qui se retrouvera temporairement privée de lanceur lourd pour la première fois depuis des lustres (voir notre dossier). Mais sur la base de Kourou, en Guyane française, les choses commencent à s’accélérer. Ariane 6 entre en ce moment dans une phase de test déterminante pour la suite des événements.

Dans un billet de blog daté du 23 juin, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a dévoilé une photo d’Ariane 6 fièrement dressée sur son pas de tir. Ce véhicule en particulier n’a pas vocation à rallier l’espace; il ne s’agit toujours que d’un prototype. Son objectif est de valider les procédures d’assemblage. Il sert aussi à certifier le bon fonctionnement des sous-systèmes. Il faudra notamment vérifier les circuits électriques, le système de distribution de carburant ou encore les instruments de télémétrie.

Mais c’est tout de même la première fois que l’engin est ainsi séparé de l’immense portique mobile qui permet de la transporter depuis le Bâtiment d’Assemblage Lanceur. En substance, c’est un peu comme si elle venait tout juste de quitter son berceau. Et il s’agit déjà d’une étape importante. Cela a permis à l’ESA de valider le fonctionnement de l’infrastructure au sol. Un élément fondamental pour la logistique des futurs lancements.

Deux tests de mise à feu statique

Avec ce succès en poche, les ingénieurs vont désormais pouvoir rentrer dans le vif du sujet. Dans les prochains jours, ils vont procéder à deux tests consécutifs du moteur-fusée Vulcain 2.1 qui permettra à l’engin de s’arracher aux griffes de la gravitation terrestre.

Un essai décisif, car pour l’instant, le moteur n’a été testé que de façon isolée. Cette fois, il est monté sur le premier étage de la fusée. Et ces tests intégrés sont d’une importance capitale. Ils permettront de vérifier comment se comporte le système dans son ensemble – des réservoirs d’ergols liquides à la chambre de combustion en passant par les valves, les joints, l’injecteur, et ainsi de suite.

Deux mises à feu statiques sont prévues dans ces conditions. La première durera juste assez longtemps pour pousser le moteur à plein régime, soit quelques secondes. En plus des points mentionnés dans le paragraphe précédent, cela permettra de vérifier que les interfaces entre chaque partie du système – le moteur, le premier étage et le centre de contrôle – se comportent comme prévu.

Si ce test s’avère concluant, un deuxième suivra peu de temps après – et il sera nettement plus long. Cette fois, l’objectif sera de pousser le moteur pendant un cycle complet de huit minutes. Cela correspond à la durée de fonctionnement attendue lors d’un lancement normal. Cette deuxième mise à feu sera particulièrement importante. Car si cette ébauche de lanceur répond aux attentes des ingénieurs, il s’agira d’un grand pas en avant vers le baptême de l’air d’Ariane 6.

La dernière ligne droite démarre à l’automne

En cas de succès, il restera encore une étape importante. D’après un autre communiqué paru le 8 juin, l’agence va ensuite conduire une nouvelle batterie de tests pour examiner les performances de l’engin dans des conditions “dégradées”. Ces informations seront essentielles pour permettre aux équipes au sol de gérer un éventuel dysfonctionnement lors d’un véritable lancement.

Les troupes de l’ESA pourront alors attaquer la dernière ligne droite : finaliser l’assemblage du Flight Model 1, le véhicule qui se chargera du vol inaugural. Enfin, à partir de novembre 2023, l’ESA va commencer l’assemblage de la version finale du lanceur. Les étages supérieurs et inférieurs seront acheminés vers Kourou depuis la France et l’Allemagne, où ils sont actuellement en cours de préparation. Ce sera l’occasion de réaliser un dernier wet dress rehearsal. Pour rappel, il s’agit d’une sorte de grande répétition générale de la procédure de lancement. Son objectif est de tester l’intégralité des systèmes jusqu’à la fin du compte à rebours, sans toutefois procéder au décollage.

A partir de là, l’agence sera certainement en mesure de dévoiler un calendrier de lancement relativement précis. Une échéance très attendue par l’ESA et ses partenaires. Car plus le temps passe, plus il devient important d’accélérer la cadence pour combler le vide laissé par Ariane 5. Espérons donc que ces deux tests de mise à feu statique apporteront satisfaction à l’agence, car ils vont conditionner toutes les prochaines étapes du processus.

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2 commentaires
  1. Rien de NewSpaxe là dedans et que de retard pris. Comment est ce possible que les responsables des opérations et le management de cette entreprise soit encore en place avec tous les déboires subis. Ariane Group le grand responsable

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