L’Europe peut-elle vraiment interdire certaines capsules de café, lesquelles sont concernées ?

La Commission européenne a en effet proposé une interdiction des capsules de café non compostables, ce qui signifie que les capsules actuelles en aluminium ou en plastique pourraient être bannies du marché européen​ !

Bientôt la fin pour certaines capsules ?

Cette proposition, passée largement inaperçue du grand public, a été mise en lumière par divers médias et a suscité des débats importants sur la durabilité de nos habitudes de consommation de café. Cette mesure pourrait ainsi avoir des conséquences considérables pour les entreprises de l’industrie du café, notamment Nespresso, leader du marché, qui serait contraint de réorienter complètement son activité de capsules.

Il est important de noter que ces capsules de café en aluminium ou en plastique sont souvent considérées comme nuisibles pour l’environnement, car elles finissent fréquemment dans les décharges plutôt que dans les installations de recyclage. En effet, bien que des efforts soient faits pour encourager le recyclage de ces capsules, les taux de retour varient fortement. Par exemple, chez nos amis suisses le taux de recyclage est de 72%, alors qu’il n’est que de 30% au niveau mondial.

Toutefois, la question de savoir si l’interdiction proposée par la Commission européenne passera le cap du processus législatif au Parlement et au Conseil de l’UE reste en suspens. La proposition est contestée par l’association professionnelle European Coffee Federation, dont fait partie Nestlé, leader du secteur. L’association argumente qu’une interdiction des capsules en aluminium et en plastique n’apporterait rien du point de vue de l’environnement et souligne que les capsules compostables ne sont pas une solution miracle, car elles nécessitent elles aussi la mise en place d’une infrastructure de recyclage​.

Dans ce contexte, on peut noter que des recherches récentes ont montré que les capsules de café pourraient avoir un impact environnemental moins important que prévu. Une étude récente de l’Université du Québec au Canada a comparé l’empreinte carbone de différentes méthodes de préparation du café, prenant en compte l’ensemble du cycle de vie du café, de la plantation à la préparation et à l’élimination finale. Surprenant, le café préparé à partir de capsules a obtenu de bons résultats, grâce à la quantité de café moulu utilisée et l’énergie nécessaire à la préparation.

En effet, Nespresso s’en sortent bien, car l’entreprise n’utilise que la quantité nécessaire de café en poudre et ne chauffent que la quantité d’eau nécessaire pour une tasse. L’emballage et son élimination ne représentent en réalité que 5% à 15% de l’empreinte carbone du café !

Cependant, malgré ces résultats, le problème du recyclage des capsules de café persiste. Les capsules en aluminium ou en plastique sont difficiles à recycler et finissent souvent dans les déchets ménagers, contribuant ainsi aux décharges. De plus, bien que des efforts soient faits pour encourager le recyclage, le taux de retour des capsules reste faible.  Nestlé a par exemple investi plus plusieurs millions dans le recyclage de ses capsules.

Alors que la consommation de café en capsules continue d’augmenter dans le monde entier, le débat sur leur impact environnemental et la nécessité de politiques de recyclage efficaces devient de plus en plus vif. En Allemagne ou en Autriche, les machines à dosettes sont utilisées par plus d’un tiers des ménages. Imaginez donc un arrêt des capsules en aluminium et en plastique, cela pourrait radicalement changer la donne !

Nespresso propose plusieurs solutions de #recyclage pour ses capsules de #café usagées en aluminium : notre façon d'encourager et de faciliter le geste de tri des Français. #DD https://t.co/fbURzgeEV8 pic.twitter.com/5yuLzF9kxN

— Nespresso Agit (@NespressoAgitFR) December 8, 2017

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