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Frichti, Gorillas et Getir quittent la France, mais pourquoi ?

Le groupe Getir quitte la France, après les récentes mesures gouvernementales pour pénaliser les dark stores.

L’entreprise turque Getir, qui compte parmi l’un des leaders de la livraison de course en France, va quitter l’Hexagone. Dans sa chute, elle emportera notamment ses marques Gorillas et Frichti. En redressement judiciaire depuis le mardi 2 mai 2023, le groupe a confirmé son départ du pays d’ici le 31 juillet prochain, rapportent nos confrères du Monde. L’ensemble de l’entreprise sera cédé concernant le marché français, mais les noms de Gorillas et Getir ne pourront être rachetés. Seul Frichti, qui est propriétaire de sa marque, pourrait avoir droit à un sursis.

Une décision qui surprend

L’annonce du groupe est d’autant plus étonnante que la veille, l’élu CFDT (syndicat majoritaire de Getir) avait donné son accord aux modalités du plan de sauvegarde de l’emploi. Pour le syndicat, c’est un coup dur, alors même qu’un accord avait été trouvé avec l’entreprise pour assurer l’avenir des salariés. Quelques jours plus tôt, le groupe Getir avait laissé entendre qu’il allait réinvestir 160 millions d’euros dans ses activités françaises, afin de poursuivre son activité au moins un an de plus.

Un changement de cap soudain et inattendu, qui laisse présager du pire pour les 1 824 employés de Getir, Frichti et Gorillas. Pour rappel, les deux dernières entreprises avaient été rachetées en décembre 2022, il y a tout juste six mois. Selon des sources anonymes citées par Le Monde, plusieurs racheteurs potentiels se seraient déjà manifestés, sans accord officiel pour le moment. Quant aux salariés, ils seront payés jusqu’à la mi-septembre, mais devront sans doute se résigner à chercher un nouvel emploi ailleurs.

La France veut la peau des dark stores

Arrivée sur le marché français en 2021, l’entreprise Getir fondée en 2015 n’a finalement pas réussi à éponger sa dette, qui s’élevait à plus de 200 millions d’euros en mars 2023. En marge de ses problèmes financiers, l’entreprise a aussi été contrainte de faire face à un contexte politique largement défavorable aux dark stores, ces entrepôts fantômes accessibles uniquement en ligne, et proposant de vous livrer tout et n’importe quoi. Très populaires pendant les confinements, les dark stores ont rapidement été pointés du doigt pour leur modèle économique précaire, et les conditions de travail de leurs livreurs.

Dans un communiqué, Getir accuse “l’environnement juridique complexe” et “les réglementations imposées par les administrations locales” d’avoir précipité sa chute. En mars dernier, le gouvernement avait en effet décrété que les dark stores étaient des entrepôts et non des commerces, ce qui avait profondément modifié la législation autour de leurs activités, en freinant le développement de ces entreprises, notamment en centre-ville. La décision de Getir n’est d’ailleurs pas un cas isolé, puisque son principal concurrent, l’allemand Flink, avait également annoncé son départ du marché français le mardi 6 juin.

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Source : Le Monde

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