Le monde avait-il enterré l’E3 un peu trop vite ? Certains pensent que oui, d’autres affirment que non. Aujourd’hui, il est difficile de savoir qui a raison et qui a tord, surtout au vu des derniers rebondissements. Quelques mois après l’annulation de l’édition 2023 – sans raison particulière – l’office de tourisme de la ville de Los Angeles apporte de nouveaux éléments.
Les fans de jeux vidéo ne sont pas sans savoir que l’E3 se déroulait en physique tous les ans avant les perturbations liées à la pandémie. Le lieu de prédilection choisi par l’ESA est le Los Angeles Convention Center, régit par le département du tourisme. Il s’avère que la programmation de ce dernier vient de changer. Les réservations pour l’E3 2024 et l’E3 2025, datées au mois de juin pour chacune des années, viennent d’être annulées également, laissant présager la mort très définitive du salon vidéoludique.
Et pourtant, les choses ne sont pas aussi simples. Suite à cette découverte, les organisateurs de l’évènement ont tenu à réagir. En effet, l’ESA indique qu’elle est “encore en train de discuter de la situation de l’E3 2024 (et au-delà), et aucune décision définitive n’a encore été prise à ce sujet.” Pourquoi autant de suspense, et surtout, les joueurs veulent-ils encore le retour de l’E3 ?
L’E3 appartient-il au passé ?
Si la situation reste tendue malgré un retour annoncé il y a quelques années mais jamais concrétisé, c’est parce que l’E3 était jusqu’ici une institution quasiment intouchable. Debout depuis 1995, le salon rassemblait chaque année éditeurs, journalistes et gamers en tout genre pour célébrer le jeu vidéo, le partager mais aussi le vivre au travers d’annonces plus folles les unes que les autres. Avant la pandémie, l’évènement était connu pour contenir les plus gros jeux de l’année à venir, des mises en scène spectaculaires et des animations au top.
Puis le Covid-19 a tout chamboulé, et comme dans bon nombre de domaines, le jeu vidéo s’est peu à peu digitalisé. Le monde s’est rendu compte que les évènements numériques rassemblaient autant, voire beaucoup plus de passionnés, et qu’ils coutaient beaucoup moins cher. L’E3 est donc vite devenu obsolète, “trop peu rentable” ou encore “plus à la page”.
Aujourd’hui, la plupart des joueurs semblent en paix avec l’idée d’un E3 qui n’est plus. Le succès du Summer Game Fest, entièrement en ligne et libre pour les éditeurs sauf pour la cérémonie d’ouverture, est une preuve supplémentaire que le format hybride ou entièrement digitalisé est plus attirant. Par ailleurs, l’évènement reviendra dans une nouvelle édition l’année prochaine, comme annoncé par Geoff Keighley. À moins d’un renouveau complet, on voit difficilement comment un modèle qui a près de 30 ans pourrait continuer d’être pertinent à l’avenir.
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