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Asteroid City : 3 raisons d’aller voir le nouveau Wes Anderson

Asteroid City de Wes Anderson débarque au cinéma, et voici pourquoi il faut foncer le voir.

Avant de faire l’objet d’une “trend” sur Instagram et TikTok, Wes Anderson est aussi et surtout un metteur en scène de talent qui nous gratifie régulièrement de films en animation ou en prise de vues réelles. Deux après The French Dispatch, recueil d’histoire tiré du dernier numéro d’un magazine américain publié dans une ville française fictive, le réalisateur explore le grand ouest américain dans les années 55. Voici pourquoi ce nouveau film est à ne pas manquer.

Parce que c’est encore très beau

Wes Anderson a mis ses névroses au service de son esthétique, de son style. Que ce soit son obsession pour la symétrie, sa manière de jouer habilement avec les valeurs de plans ou le soin apporté aux palettes de couleurs, Anderson a su au fil de sa filmographie faire naître une esthétique reconnaissable entre mille. Comme des bonbons – dont l’acidité se trouve plutôt du côté de la narration – ses propositions cinématographiques ne déçoivent qu’à de très rares occasions.

Crédits : Universal Pictures

Si The French Dispatch n’a pas croulé sous les louanges, le réalisateur continue d’attirer de nombreux regards, que l’on soit cinéphile ou non. Car ce sont avant tout ses univers doux et colorés que le public vient chercher, d’autant plus quand le film joue avec le tangible et convoque l’étrange grâce à des marionnettes animées. Dans la ville fictive d’Asteroid City, les curseurs sont au maximum. Bien aidé par le contexte temporel de son récit, il s’amuse avec les décors d’une petite citée perdue en plein désert et dont le seul attrait réside dans une météorite tombée des millénaires plus tôt.

Sa sortie est d’ailleurs plutôt bien choisie puisque l’été point le bout de son nez, Asteroid City s’impose comme une carte postale rétro. De l’autre côté du prisme, Anderson vient contrebalancer cette approche avec des didascalies en noir et blanc, avec un autre ratio pour appuyer le décalage de ces deux univers qui se font face et qui se complètent.

Une construction maligne

Asteroid City raconte l’histoire d’une petite ville qui fait une rencontre du troisième type. Lors d’une cérémonie ayant pour but de récompenser des petits génies de la science, un petit homme vert débarque et vole le prestigieux vestige du passé. Désormais confinés, les personnages tournent en rond. Mais, cette fable de science-fiction n’est qu’une pièce écrite par un écrivain déluré – lui qui va entrecouper l’exploration d’Asteroid City – en nous emmenant derrière le rideau. L’avertissement qui sert d’introduction nous rappelle évidemment La Guerre des Mondes, canular d’Orson Welles sur les ondes américaine en 1938. Les spectateurs sont ainsi invités à prendre la distance. Trop ?

De la tendresse, de l’humour et de la sincérité

Wes Anderson cultive son goût pour l’étrange et l’absurde avec des dialogues ciselés et le jeu en apparence froid de ses acteurs. Si le théâtre – auquel le film rend hommage – repose souvent sur une exagération des sentiments, Asteroid City s’inscrit en complète opposition. Avec son casting cinq étoiles, la proposition de Wes Anderson est bien plus sensible que l’on aurait pu le croire. Si le cinéaste est fréquemment accusé de privilégier la forme au fond, et ce nouveau film le fait parfois retomber dans ses travers, il parvient à redistribuer les cartes au détour d’une scène à la portée dramatique indéniable et la sensibilité juste en tous points.

Crédits : Universal Pictures

Évoluant autour des thématiques deuil et de l’enfermement, Asteroid City est une fable beaucoup plus sensible qu’il n’y paraît. Un second visionnage sera sans doute nécessaire pour véritablement saisir les enjeux narratifs et les tenants et les aboutissants du récit. On regrettera seulement que le merveilleux ne s’empare pas un plus du récit, rien que pour profiter un peu plus longtemps de la maîtrise du stop-motion de Wes Anderson.

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