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YouPorn, Pornhub, Tukif… les géants du porno envisagent sérieusement de quitter la France

Face au blocage brandi par l’Arcom, les sites pornographiques pourraient décider de quitter la France.

Le contrôle de l’âge sur les sites pornographiques est sur toutes les lèvres. Si le sujet cristallise de nombreuses tensions à l’internationale, c’est en France que les débats se concentrent. En cause, un ultimatum lancé par l’Arcom (ex CSA — Hadopi) pour contraindre les plateformes X à mettre en place un contrôle de l’âge efficace, sous peine de sanctions. Dans son projet de loi de régulation de l’espace numérique, le gouvernement entend désormais durcir le ton. Le texte est à présent entre les mains du Sénat, et il prévoit que le gendarme de l’audiovisuel et du numérique puisse ordonner le blocage sites pornographiques qui ne vérifieraient pas l’âge des internautes.

Rendez-vous le 7 juillet

L’échéance se rapproche, et le gouvernement a laissé jusqu’au début du mois de juillet aux plateformes pour trouver une solution efficace et viable. Reste que d’un côté comme de l’autre, les acteurs se renvoient la balle pour échapper à leur responsabilité. Tandis que les sites appellent les instances officielles à leur dégoter une solution clés en main, le gouvernement, au contraire, veut faire appel à la responsabilité individuelle des entreprises.

Résultats : les discussions patinent, et les solutions tardent. Certains sites comme Pornhub sont menacés depuis plusieurs mois, et pourraient être bloqués dès le début du mois de juillet. C’est à cette date butoir que le gouvernement entend rendre son verdict, et bloquer les mauvais élèves de la pornographie en ligne, a confirmé il y a quelques jours le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, Jean-Noël Barrot.

Dans les faits, peu de solutions proposées

Il faut dire que la régulation des contenus pornographiques aux mineurs n’est pas une mince affaire. Depuis 2020, la loi impose à tous les acteurs du secteur de vérifier l’âge des internautes qui visitent leur plateforme. Une mission quasiment impossible sans demander des justificatifs d’identité officiels, qui contreviendraient au droit à la vie privée. À ce jour, aucune solution technique n’existe. Plusieurs pistes ont déjà été explorées, mais peu se distinguent.

Récemment, l’application française GreenBadg s’est imposée comme l’un des dispositifs les plus prometteurs grâce à la vérification par double anonymat, qui permettrait de générer des certificats de majorité fiables, sans compromettre l’intégrité des données personnelles. Déjà testée chez Dorcel, la solution pourrait bientôt faire office de référence sur le marché. Il faudra cependant que celle-ci soit adoptée plus largement que pour la simple pornographie en ligne, en permettant l’authentification sur les sites de e-commerce proposant de l’alcool, du CBD ou des cigarettes par exemple.

Quitter la France, une option envisageable

Faute de solution suffisante, l’Arcom pourrait bien décider de bloquer les sites pornographiques. À moins que les plateformes ne décident de prendre les devants, en quittant d’elles-mêmes le pays pour éviter tout problème légal. Cette décision règlerait une bonne fois pour toutes le casse-tête de la vérification d’âge, mais provoquerait un sacré manque à gagner chez les plateformes. Reste qu’un VPN — ou encore plus simple, une modification des DNS — serait suffisant pour contourner le blocage brandi par l’Arcom en guise de menace. De plus, si le gouvernement veut s’attaquer à une poignée de plateformes parmi les plus importantes du marché, des milliers d’autres resteraient accessibles.

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