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Comment Netflix détecte les squatteurs sur sa plateforme

Voici comment Netflix détermine quels profils et utilisateurs ne peuvent plus accéder à un abonnement Netflix.

Depuis quelques jours, Netflix sanctionne le partage de compte en dehors d’un même foyer. Après avoir longtemps fermé les yeux sur le phénomène des squatteurs, ceux qui ne paient pas leur abonnement, l’entreprise américaine durcit le ton. En France, l’ajout d’un profil est désormais facturé à 5,99 euros par mois. L’objectif pour le N rouge est évidemment de tirer parti de ses utilisateurs fantômes et de renflouer ses caisses. Depuis son site internet, l’entreprise a expliqué les modalités de cette nouvelle stratégie. Ainsi, les utilisateurs ne résidant pas sous le même toit que le payeur verront leur accès au catalogue bloqué. La plateforme ne s’est néanmoins pas épanchée sur les méthodes utilisées pour traquer ces squatteurs. Le Parisien a rencontré un spécialiste dans la protection de contenus.

Hervé Lemaire, patron de LeakID, explique que l’entreprise dispose “d’algorithmes qui reconnaissent automatiquement l’adresse IP localisée par région, mais aussi l’adresse Mac propre à la carte réseau d’un appareil”. La firme est ainsi capable de savoir quels profils sont utilisés par qui et quel navigateur est utilisée. Ces outils facilitent grandement le blocage selon lui. Ainsi, les accès non autorisés ont été débranchés “sans grande intervention technique”. Pour conserver son accès, il faudra connecter au moins une fois par mois votre appareil mobile – tablette ou smartphone – au réseau Wi-Fi détecté comme principal.

Des exceptions

Si les amis partageant la facture pour économiser quelques deniers vont devoir se résoudre à changer de stratégie, quelques exceptions permettront à certains utilisateurs de continuer de profiter d’un accès à Netflix même en dehors de leur foyer. C’est notamment le cas pour les familles séparées, et donc les enfants en garde partagée. Si deux réseaux Wi-Fi sont régulièrement utilisés pour accéder à même compte, l’entreprise détermine que ces deux connexions font partie du même foyer. Il en sera de même pour les propriétaires d’une maison secondaire qui souhaitent continuer leurs séries et leurs films en vacances ou en week-end.

Sur les appareils nomades, il faudra se connecter régulièrement au Wi-Fi principal pour profiter d’un accès au compte partagé. À noter que pour préparer l’arrivée de cette nouvelle mesure, Netflix a aussi lancé une version low-cost de son abonnement. Pour 5,99 euros par mois, les utilisateurs plus modestes peuvent accéder au catalogue de l’entreprise (pas dans son intégralité) mais doivent aussi concéder à regarder quelques publicités. C’est exactement le même prix que l’ajout d’un profil supplémentaire. Ce dernier n’intègre en revanche pas la publicité.

La première d’une longue série de mesures similaires

Les utilisateurs de plateformes SVOD commencent à en avoir l’habitude. Lorsqu’une stratégie fait ses preuves chez un acteur du marché, il ne se passe pas très longtemps avant que ses concurrents ne l’imitent. La publicité s’est trouvée une place sur plusieurs plateformes aux États-Unis, la fin du partage de compte pourrait également se démocratiser. Disney+, Prime Video et les autres avancent néanmoins à tâtons puisqu’ils ne bénéficient pas de la même largesse que le leader du secteur.

Selon une étude Kantar, en Espagne où la fin du partage de compte est active depuis plusieurs mois, ce sont pas moins d’un million d’utilisateurs qui ont quitté le navire. Disney+ perd déjà des abonnés à travers le monde, et ne peut sans doute pas encore se permettre d’appliquer une telle sentence. Surtout que l’entreprise vise la rentabilité en 2024, et qu’elle a besoin d’afficher un nombre d’abonnés importants pour le faire. Quoiqu’il en soit, le secteur de la SVOD est en pleine mutation et les mesures du genre devraient se multiplier au fils des prochains mois et années.

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Source : Le Parisien

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