La réglementation de l’intelligence artificielle cristallise beaucoup d’inquiétudes. Après Elon Musk et plusieurs dizaines d’autres grands noms de l’industrie qui appelaient à stopper temporairement les recherches sur les modèles de langage génératifs, c’est au tour de l’ancien PDG de Google Eric Schmidt, de faire part de ses craintes sur la question. Interrogé à l’occasion du Sommet du Conseil des PDG organisé par le Wall Street Journal, l’homme d’affaires a estimé que l’IA représentait un “risque existentiel” qui pourrait “blesser ou tuer” de nombreuses personnes à l’avenir.
Pas de menace concrète… pour l’instant
À l’image des Cylons de Battlestar Galactica, le soulèvement des machines est proche. Pour le moment, la menace de l’IA n’est pas encore tangible reconnaît Eric Schmidt, mais elle pourrait devenir concrète dans un avenir proche. Capable de détecter des failles de sécurité ou de mettre sur pied des logiciels malveillants, l’IA pourrait devenir la meilleure arme des cybercriminels, en étant “utilisée à mauvais escient par des personnes malveillantes“.
Cette crainte de l’IA a beau prendre racine dans notre imaginaire culturel occidental, elle n’est pas totalement infondée. Depuis quelques mois, certains faits divers défraient la chronique. On a notamment vu un faux kidnapping orchestré par un logiciel d’intelligence artificielle de reproduction vocale, ou encore plus récemment la photo générée de toute pièce d’une explosion au Pentagone.
Il faut réguler l’IA, et vite
Reste que si Eric Schmidt profite d’une visibilité médiatique, son avis n’est pas partagé par l’actuel patron de Google Sundar Pichai, qui estime de son côté que la société devra bientôt d’adapter à l’intelligence artificielle. De son côté, le patron d’Open AI lui-même estime que les nouveaux modèles de langage pourraient s’avérer dangereux s’ils tombaient entre de mauvaises mains.
Il n’a d’ailleurs pas fallu attendre bien longtemps pour que l’IA soulève des questionnements éthiques et légaux. En Italie, ChatGPT a été temporairement bloqué afin de s’assurer que le chatbot boosté à l’intelligence artificielle respecte bien les préceptes du RGPD. En France, la CNIL a détaillé cette semaine un plan d’action pour mieux réguler les systèmes génératifs de texte et d’image. Dans les métiers de l’informatique et de la création, beaucoup s’inquiètent désormais d’un possible remplacement de l’homme par la machine, qui sera peut-être capable de nous surpasser en tout point grâce aux progrès fulgurants de l’IA. Cette vision fantasmée et dystopique livrée par Eric Schmidt relève donc du domaine de la fiction… pour le moment.
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