Dans le cadre de la volonté de l’Arcom de protéger les plus jeunes d’une exposition prématurée à la pornographie en ligne, l’autorité française vient de livrer un état des lieux sur la fréquentation des sites X dans l’Hexagone, en collaboration avec l’organisme de mesure Médiamétrie. Et les résultats sont édifiants.
En 2022, 2,3 millions de mineurs auraient consulté un site pour adulte, soit une hausse de 36% en l’espace de 5 ans. En moyenne, on estime à 11 ans l’âge d’accès à une plateforme pornographique chez les jeunes, avec une légère avance du côté des jeunes garçons. Concrètement, cela représente 600 000 enfants supplémentaires par rapport à 2017.
48 minutes par mois
Selon l’Arcom et Médiamétrie, les jeunes de moins de 18 ans passent en moyenne 49 minutes par mois sur les sites pornographiques, pour environ 7 minutes de visionnage par session. À partir de 12 ans, ce chiffre augmente pour atteindre les 57 minutes pour les garçons et 49 minutes pour les filles. À titre de comparaison, le temps passé par les adultes est en moyenne de près de deux heures par mois (1h54) et de 16 minutes par jour.
Cet accès prématuré à la pornographie s’explique par plusieurs facteurs, mais en particulier par la démocratisation des smartphones chez les plus jeunes. Ainsi, 83% des mineurs utilisent leur téléphone pour consulter des sites X. 75% ont d’ailleurs fait de leur terminal leur outil de visionnage exclusif pour consulter ce type de contenu.
Reste que la proportion des jeunes qui consultent les plateformes pornographiques est sensiblement la même que chez les adultes. Chez les 16-17 ans, deux tiers des garçons (65%) et près d’un tiers des filles (31%) les fréquentent. Un chiffre en légère baisse pour les 12-14 ans, qui sont 51% de garçons et 31% de filles à consulter régulièrement des contenus X. Chez les adultes, 55% des hommes et 20% des femmes ont conservé cette habitude.
Protéger les mineurs, mais comment ?
Derrière cette étude (réalisée grâce aux mesures automatiques d’audience internet de Médiamétrie sur une population internaute de deux ans et plus, via un échantillon de 25 000 panélistes, dont 6 000 utilisant deux ou trois écrans différents), l’Arcom entend surtout appuyer sa position concernant la nécessité de protéger les mineurs d’un accès prématuré à la pornographie. Aujourd’hui, une simple fenêtre pop-up vise à dissuader les internautes mineurs de consulter des contenus non adaptés à leur âge. La solution est largement insuffisante, et malgré plusieurs tentatives de régulation, aucune n’a pour le moment convaincu les autorités de régulation.
En France comme à l’international, les sanctions commencent à tomber. Dix sites pornographiques ont déjà été mis en demeure par l’Arcom. Parmi eux, certains comptent comme les plus fréquentés du monde, comme Pornhub, ou Xvideos. Le régulateur exige désormais des mesures concrètes pour protéger les plus jeunes.
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Suis pas concerné car pas de mioches mais toutes les app contrôle parental elles servent à quoi ?
Et sinon, on s’en parle des enfants qui ont des smartphones NON PROTEGES en accès libre?
Il existe tout un tas de solutions gratuites pour pouvoir mettre en place des contrôles parentaux et/ou des bloqueurs de sites sans pour autant être un génie de l’informatique.
L’ARCOM n’a pas à se subsituer à la surveillance des parents.
Certes, le contrôle parental n’empêchera pas le partage de vidéos ou images via des applis de messagerie ou le visionnage à partir d’un appareil dépourvu de protection rmais si les enfants n’étaient pas lâchés sans un minimum de prévention et de contrôle d’un adulte, les chiffres évoqués seraient considérablement différents.
Un téléphone non protégé dans les mains d’un enfant de 10, 11 ou 12 ans, c’est une grande dégoupillée; sous la surveillance d’un adulte, c’est une porte sur un nouveau monde de découvertes à appréhender.
@Elminster44: Parfaitement d’accord!
A quel moment un enfant de 10,11 ou 12 ans tient un téléphone non protégé dans les mains?
Il y a une offre pléthorique de solutions gratuites et hyper facile d’accès : contrôle parental, bloqueur de sites web, contrôle du wifi (sur toutes lex box internet), … Pas besoin d’avoir un BAC+12 en informatique
l’ARCOM n’a pas à se substituer au contrôle des parents.
Ces protections n’empêcheront jamais à 100% le partage de vidéos ou images via des applis de messagerie ou des visionnages depuis des appareils non protégés, mais si un minimum était fait de la part des parents (dialogue, prévention, protection des appareils), on ne parelerait clairement pas des mêmes chiffres…
Un téléphone non protégé (de même qu’un accès internet en libre service) dans les mains d’un enfant, c’est une grenade dégoupillée, avec le contrôle d’un adulte, c’est un nouvel univers à appréhender!
Pour l’ARCOM, le visionnage de sites pornos ” se fait essentiellement sur les smartphones, c’est-à-dire hors du regard parental”.
Ces brillants fonctionnaires n’ont donc pas intégré la dimension virtuelle de notre époque. Le regard est devenu virtuel. Le contrôle parental marche bien: mais quelque chose leur échappe. Ils doivent en être encore aux parapheurs en cuir…
Ce qui est bizarre est la différence entre l’objectif
“Objectifs
Eclairer l’Arcom et les acteurs de la protection de l’enfance sur la fréquentation des sites proposant des contenus
pornographiques, en particulier sur leur fréquentation par des mineurs.”; ce qui inclut OnlyFans ou Twitter
et la méthodologie
“Ne sont pas pris en compte les contenus pornographiques présents sur d’autres sites, comme par exemple les plateformes de partage de vidéos ou les réseaux sociaux.”, ce qui les exclut.
On souhaite interdire Chat GPT en Europe, qui met à la disposition de chaque citoyen une source de savoir et donc de pouvoir, tandis qu’on laisse proliférer légalement les sites pornographiques sur Internet.
Qui est responsable de la décivilisation ?
Il a lui-même utilisé ce mot récemment dans un discours pour rendre hommage à des agents des forces de l’ordre tués durant leur mission.