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À cause du réchauffement climatique, l’atmosphère s’affine

Selon la NASA la haute atmosphère est paradoxalement plus froide et plus fine que jamais à cause du réchauffement climatique.

La NASA est inquiète. La haute atmosphère est anormalement fine et froide. Selon l’agence spatiale américaine, c’est une conséquence directe du réchauffement climatique et de l’augmentation des gaz à effet de serre. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS, la NASA explique que ce refroidissement est au moins aussi problématique que le réchauffement de la « basse » atmosphère.

Avec plusieurs couches, l’atmosphère n’est pas un ensemble uni, au contraire. La troposphère (entre 0 et 10 kilomètres d’altitude), au plus proche de nous, piège les gaz à effet de serre entraînant un réchauffement en surface. À plus haute altitude, la thermosphère (entre 100 et 1000 km d’altitude) elle se refroidit.

La Terre se réchauffe, l’atmosphère se refroidit

Ce refroidissement est causé par l’activité et la pollution humaines. Depuis des décennies, cette idée d’une « contraction » de la haute atmosphère fait son chemin dans la communauté scientifique, mais il fallut attendre 2021 pour que la NASA démontre le refroidissement de la mésosphère et de la thermosphère (les deux couches les plus hautes de l’atmosphère).

Pour l’agence américaine, l’augmentation des gaz à effet de serre (GES) « appauvrit » ces hautes strates et la chaleur s’échappe alors plus facilement. En somme, plus il y a de GES en surface, plus la haute atmosphère s’affine. Conséquence directe de cette perte de densité, une baisse de sa rétention thermique.

Car dans ces régions éloignées de la surface, à mi-chemin entre l’espace et l’atmosphère terrestre, les conditions de vie n’ont rien à voir. Les molécules sont extrêmement rares et elles peinent déjà en temps normal à capturer un peu de chaleur. Alors avec un refroidissement de 1,7 °C entre 2019 et 2022, la situation est d’ores et déjà critique. La NASA s’inquiète notamment des impacts de ce refroidissement sur les satellites présents en orbite dans cette zone.

Un problème, trois conséquences

Dans son étude, l’agence spatiale américaine explique que le refroidissement de la haute atmosphère entraîne trois problèmes majeurs. Le premier est une chute « accélérée » des satellites et autres objets en orbite. Cela a pour conséquence d’augmenter considérablement le risque de collision en orbite, mais aussi les risques de chute de satellites qui pourraient finir leur course sur Terre.

Mais la NASA tire aussi la sonnette d’alarme concernant la couche d’ozone. Cette fine région de l’atmosphère est déjà trouée au niveau du Pole Sud. Si la situation s’améliore, notamment grâce à l’arrêt de certains produits chimiques comme le chlore, la couche d’ozone pourrait se « déchirer » au-dessus du Pôle Nord.

Enfin, le refroidissement de la haute atmosphère pourrait avoir des conséquences sur la météo. La NASA explique dans son article que le « jet-stream » pourrait être perturbé. Ce courant d’air de haute altitude est crucial pour la météo mondiale. Sans lui l’agence américaine craint des situations de « blocage météorologique » avec des pluies diluviennes pendant des semaines entières ou des canicules de plusieurs mois.

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