En moins de 20 ans, le fonctionnement de l’industrie du jeu vidéo a changé du tout au tout. Rien de bien étonnant pour un secteur porté par les nouvelles technologies. Pourtant, il n’est pas uniquement question d’avancées techniques, mais aussi de changements dans la façon de consommer ces produits culturels. Avec la démocratisation de l’internet et des fonctionnalités en ligne, le développement d’un jeu a pu s’offrir de nouvelles étapes.
Alors que les joueurs PC profitaient de mises à jour via des extensions physiques (comme les nombreux disques d’extension des Sims), les joueurs console n’ont longtemps pu profiter de contenu supplémentaire. Les développeurs finissaient donc leur jeu comme prévu, et gardaient les nouveautés pour les suites à venir. Désormais, l’ensemble des plateformes profitent d’une connectivité accrue, permettant de prolonger les expériences vidéoludiques. Si cet atout s’est avéré utile à maintes reprises, il est aussi source de pratiques dangereuses pour les consommateurs.
Des mises à jour cache-misère
Afin d’éviter les reports, les studios peuvent désormais décider de sortir un jeu truffé de bugs, en espérant pouvoir les corriger le plus rapidement possible suivant le lancement. Ces sorties catastrophiques sont de moins en moins isolées, à l’image des jeux PC de moins en moins optimisés et des mauvaises surprises comme Redfall.
Même constat du côté des DLC, contenu additionnel devenu inévitable sur la plupart des AAA. Initialement pensées comme des façons d’étendre l’histoire et l’expérience sans avoir besoin de développer une suite complète, ces extensions laissent parfois un arrière-goût de tronçon coupé de l’original à but de monétisation supplémentaire. Bien que ces pratiques aient permis de révolutionner l’industrie, elles sont aujourd’hui devenues presque abusives. Il est temps de faire de ces options des atouts et non des recours obligatoires, et Square Enix l’a déjà compris.
Final Fantasy comme à l’époque PS2
Pour le lancement du nouveau volet de sa franchise culte, Square Enix casse les codes du moment. Final Fantasy XVI n’aura ni patch day one, ni DLC. Suivant un entretien avec les développeurs, Game Informer s’est chargé de partager ces bonnes nouvelles. Le nouveau blockbuster du studio japonais promet d’être un produit complet dès la sortie de la boîte.
Sachant que le titre s’annonce massif, les équipes ont fait le choix de le peaufiner afin d’éviter la publication d’une vaste mise à jour au moment de la sortie. De cette façon, les joueurs sans internet ou disposant d’un accès bas débit pourront profiter directement de cette nouvelle aventure. Comme à l’époque il suffira de glisser le jeu dans la console : on aurait presque oublié que jouer était aussi simple fût un temps.
Même réflexion côté contenu : “C’est un jeu complet. Nous demandons aux joueurs de payer un tarif plein pour cette expérience, nous souhaitons donc qu’elle soit égale au montant que les joueurs vont dépenser et à la satisfaction qu’ils vont en tirer, et plus encore” explique Naoki Yoshida, producteur de cet épisode.
Contrairement à Final Fantasy XV et ses trop nombreux DLC abandonnés en cours de route, ce nouvel épisode n’est pas pensé pour recevoir ce genre de contenu. Cela reste cependant une possibilité, dans le cas où les joueurs montrent un véritable intérêt.
“Bien que nous considérons toujours des DLC, spin-off ou d’autres choses qui permettent d’en apprendre plus sur le jeu, nous voulons d’abord voir si les joueurs autour du monde souhaitent voir plus de Valisthea et de Clive avant de prendre une décision” ajoute Yoshida.
Si FFXVI arrive à convaincre les joueurs et les critiques, peut-être que le reste de l’industrie arrivera également à reconsidérer l’utilisation de patchs et de DLC. Affaire à suivre.
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et ça se passe comment pour FF14 qui a été refondu, qui a un système de DLC + abonnement + boutique en ligne ? Square serait il enfin assez rincé pour fournir un produit fini ?