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Nintendo s’attaque aux émulateurs de Switch

Nintendo n’aime pas l’émulation, que ce soit pour ses anciennes consoles ou les plus récentes. Le constructeur, qui propose des jeux émulés officiels via son abonnement Online, a décidé de frapper fort contre les logiciels permettant d’émuler la Switch.

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom n’a pas attendu le 12 mai pour être déjà disponible assez largement, suite à la fuite de copies physiques du jeu. On a ainsi vu plusieurs streameurs proposer des vidéos du jeu en direct fonctionnant sur PC. De quoi faire enrager Nintendo. Ce nouvel épisode de Zelda est d’une importance stratégique pour la Switch, qui dans sa forme actuelle doit « tenir » encore quelques temps avant la nouvelle génération de console. Surtout, Tears of the Kingdom est toujours entouré d’un voile de mystère malgré les vidéos de présentation dévoilées ces dernières semaines.

L’impact sur l’écosystème des émulateurs

La fuite du jeu a tout simplement gâché la surprise non seulement pour Nintendo, mais aussi pour des millions de joueurs. Ils sont nombreux à vivre en ce moment en essayant d’éviter les spoilers ! Probablement très fâché par la situation, Nintendo a donc décidé de s’attaquer aux émulateurs de Switch et aux outils de déverrouillage, notamment ceux permettant aux propriétaires de Switch de récupérer les clés de chiffrement de leur propre console.

Le constructeur a déposé des demandes DMCA de retrait contre Lockpick et Lockpick_RCM, ainsi que près de 80 autres versions et dérivés de ces outils qui permettent de récupérer les clés de chiffrement d’une Switch. Elles peuvent ensuite servir pour faire fonctionner des jeux officiels. La demande de retrait de Nintendo fait valoir que la Switch contient « plusieurs mesures de protection technologique » permettant de n’utiliser que des fichiers de jeux vidéo légitimes de l’éditeur. Les outils Lockpick, combinés à une Switch modifiée, permettent aux utilisateurs de récupérer les clés cryptographiques de leur propre console et de les utiliser sur des « systèmes sans les TPM de console de Nintendo » pour jouer à des « versions piratées des logiciels de jeux protégés par le droit d’auteur de Nintendo ».

Suite à ces DMCA, l’équipe de l’émulateur Skyline, populaire sur Android, a décidé de mettre fin à son développement en tant qu’outil public facilement téléchargeable. Les développeurs estiment que les risques associés à une éventuelle affaire juridique sont trop élevés pour être ignorés. Cependant, Skyline reste un projet open source, bien que l’équipe principale ne le mette plus à jour ni ne travaille dessus. Les émulateurs populaires de Switch pour PC, Yuzu et Ryujinx, restent en ligne. L’équipe de Ryujinx a déclaré sur leur Discord qu’ils ne fermeraient pas.

Nintendo lutte depuis longtemps contre l’utilisation détournée de ses consoles, notamment avec les DS, 3DS, Wii et même les Game & Watch. Cette fois, c’est tout l’écosystème des émulateurs Switch qui est menacé de s’effondrer.

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