C’est la fin d’une période compliquée pour l’industrie cinématographique. Trois ans après une pandémie qui a largement bouleversé nos quotidiens, Hollywood renonce enfin à son protocole Covid. Mis en place en septembre 2020, il prévoyait de contraindre les studios à respecter de strictes mesures pour assurer la protection des équipes de tournage. Parmi les règles à suivre, on retrouve l’obligation de porter un masque pour toutes les personnes qui n’apparaissent pas à l’écran. C’est suite à des discussions entre les différents syndicats de l’industrie et l’Alliance of Motion Picture & Television Producers que ces lignes de conduite sont nées.
Ce jeudi 11 mai sonne aussi la fin des divisions des équipes en zones distinctes. La Zone A désignait par exemple les acteurs et leurs doublures. Dans certains cas, les studios pouvaient exiger une vaccination des membres de la Zone A puisqu’ils s’agissait des seuls collaborateurs non-masqués sur un tournage. Que ce soit sur le petit ou le grand écran, l’organisation des tournages est devenu un véritable casse-tête logistique et financier pour les studios.
La facture est salée
Il n’y a pas que les recettes des studios qui ont été lourdement impactée par la crise Covid. En plus d’accumuler les retards, notamment suite à la fermeture des salles obscures, les studios ont dû composer avec des nouveaux coûts de production entièrement dédiés à la mise en place de mesures sanitaires. Ainsi, selon The Hollywoood Reporter, certains films auraient alloué 20 à 30 % de leur budget simplement à la gestion du coronavirus sur les plateaux. À titre d’exemple, les métrages chiffrés entre 15 et 60 millions prévoyaient de dépenser environ 1,5 million de dollars rien que pour assurer la sécurité sanitaire de leurs équipes.
En Californie, parmi les films 92 films et les sept séries ayant bénéficié d’une incitation fiscale au cours des deux derniers trimestres, on estime que les coûts directement liés au Covid ont été à hauteur de 223,5 millions de dollars. C’est peu ou prou le budget alloué à la production d’un blockbuster chez Marvel. À titre d’exemple, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania aurait bénéficié d’une enveloppe environnant les 200 millions de dollars.
Du matériel mais pas seulement
Il n’est pas nécessaire d’évoluer dans le monde du cinéma pour se figurer les nombreuses dispositions qu’on dû prendre les équipes de production. La mise en place de vitre en verre synthétique, l’achat de masques ou de visières ainsi que le déploiement de centaines de pompes à gel hydroalcoolique, il a fallu investir dans du matériel. C’est 60 % des enveloppes Covid dans la majeure partie des cas selon The California Film Commission. Le reste, est alloué à l’embauche de personnel dédié à la gestion.
Le Covid a fait naître de nombreux métiers, destiné à mettre en place les mesures et à assurer leur respect. Sur certains tournages, les unités Covid pouvaient représenter jusqu’à 15 personnes présentes pour assurer la logistique. Ces métiers vont de la supervision à l’assistanat en passant par la réalisation de tests PCR pour les techniciens et les acteurs.
Si le protocole Covid prend fin en ce début de mois de mai, certains syndicats ont conclu un accord permettant aux équipes d’imposer les tests jusqu’au mois de juillet. Durant cette période, les acteurs et les acteurs d’arrière-plan auront le droit de réclamer un test négatif lorsqu’ils partagent une certaine proximité avec d’autres membres de l’équipe.
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