Il y aurait entre 1 et 5 millions de tonnes de plastique dans les océans. Afin de réduire le plus rapidement possible cette terrible pollution, plusieurs initiatives existent. La plus connue consiste à utiliser des chalutiers pour “cueillir” le plastique. Mais cette solution présente un souci majeur : elle laisse passer entre les mailles de son filet les micro-plastiques les plus fins.
Les scientifiques cherchent donc depuis plusieurs années une autre solution. Cette semaine un groupe de chercheurs du centre fédéral suisse vient de publier ses découvertes dans la revue Frontiers in Microbiology. Ils assurent que certains microbes présents dans les Alpes et les régions Arctiques sont capables de “manger” du plastique sans avoir besoin de température particulière.
Une première à température ambiante
Ce n’est pas la première fois que les scientifiques découvrent des micro-organismes capables de détruire le plastique, mais dans cette expérience les microbes n’ont eu besoin d’aucun soin particulier. Comme l’expliquent les chercheurs dans leur étude “plusieurs micro-organismes ont déjà été découverts, mais les enzymes responsables de la disparition du plastique ne fonctionnent qu’à une certaine température.”
Généralement il faut chauffer les microbes au-dessus des 30°C pour permettre à ces derniers de “manger” le plastique autour d’eux. Avec cette nouvelle découverte suisse, le pré requis thermique ne serait plus nécessaire. Les scientifiques ont ainsi réussi à faire disparaître 56% du plastique (polyester-polyuréthane) avec une température moyenne de 15°C.
Malheureusement les deux champignons qui ont présenté les meilleurs résultats, les Neodevriesia et Lachnellula, n’ont rien pu faire face au polyéthylène, une variété de plastique non biodégradable qui se trouve en majorité dans le commerce. Le problème reste donc toujours le même pour cette catégorie de plastique qui est aujourd’hui la plus populaire au monde.
Le plastique : trop récent pour l’évolution
Les scientifiques rappellent que le plastique ne se décompose pas dans la nature car il est une invention trop récente. Les micro-organismes responsables de la destruction de la matière dans le grand cycle de la vie n’ont pas évolué assez vite et se retrouvent sur un os. Avec le plastique, l’Homme est sûrement en train de laisser la trace la plus visible de son histoire.
Le co-auteur de cette étude suisse est tout de même assez confiant quant à l’avenir du plastique et de son recyclage. Selon lui les micro-organismes vont rapidement s’adapter et des mutations devraient arriver d’ici plusieurs centaines de générations pour “dévorer” plus facilement le plastique.
Comme il l’explique dans son article, les micro-organismes capables de manger du plastique confondent aujourd’hui les polymères industriels avec ceux des végétaux. Les microbes viennent normalement se fixer sur ces derniers pour tirer partie de l’énergie de la plante et ainsi se développer.
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Si ces microbes se retrouvent dans les cours d’eau, tout le plastique utile (bouée, bateau, filets, etc) va salement déguster.